CHAPITRE 10
" L'AN
PROCHAIN A
"
JÉRUSALEM ..."
?
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BLOC-NOTES : 1 er NOVEMBRE.
En ce temps de Toussaint et de Jour des morts, je
traverse le cimetière prés de chez moi. Un
déluge de fleurs ! Et presque partout, sur les
pierres tombales, les inscriptions: P.P.L.:" priez pour
lui " ou P.P.E. :" priez pour elle " . Je loue le
Père : " heureusement que le sort des
trépassés, Seigneur, ne dépend pas
et ne dépendra pas de nos pauvres prières
pour les morts ! Merci pour ta grâce
annoncée et pour le Sauveur disparu mais
ressuscité "
" Oui ! D'accord ", pensent beaucoup, " mais les
promesses de salut ne concernent que les vrais
chrétiens, pas les autres " ! " Or
précisément," s'indignent les non-croyants,
" les autres, c'est-à-dire l'immense
majorité des humains, morts ou vivants, les
autres, qu'en faites-vous ? Des " perdus " ! ! A coup
sûr, Dieu aime les autres, s'occupe d'eux et leur
prépare une surprise inouïe pour le Jour du
Christ : n'est-ce pas ce que laisse imaginer l'annonce
" qu'il y aura une
résurrection des injustes "
(Actes 24 . 15) ? Les " injustes " sont probablement ici
l'immense masse des humains qui ne sont pas encore "
justifiés par la foi en Jésus-Christ ",
selon le langage paulinien.
Chacun de nous peut essayer d'entrer
profondément dans la pensée de Dieu (le
créateur de toutes ces créatures) et de son
Fils (le sauveur mort pour tous ces perdus), et se poser
des tas de questions sur la raison d'être de ce
retour à la vie de tous ces milliards
d'êtres humains. Suspense !
Pourquoi donc Dieu va-t-il ressusciter ces milliards
d'être humains ? Pour qu'ils puissent " voir " cet
Amour de Dieu dévoilé enfin, par le visage
et l'oeuvre du Sauveur du monde ? Oui, à coup
sûr ! Mais alors, lorsqu'ils verront ce
Jésus de Nazareth, croiront-ils tous en lui ? "
Non! ", diront certains. Mais sur quoi se fonde ce " non"
? Suspense !
BLOC-NOTES : 3 NOVEMBRE.
L'apôtre Paul s'est-il trompé et
nous trompe-t-il lorsqu'íil écrit dans sa
lettre aux Romains :
" ...
d'autant que vous savez en quel temps nous
sommes : c'est l'heure de sortir du sommeil.
Aujourd'hui, en effet, le salut est plus
prés de nous qu'au moment
où nous avons cru (en Jésus).
La nuit est avancée, le jour est tout
proche ... Revêtez donc le Seigneur
Jésus-Christ. "
(Romains 13 . 8 à 14)
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Certes le " temps " dont il parle n'est ni le temps de
la météo, ni une date chronologiquement
exacte (il écrit cette lettre en 57 ou au
printemps 58) : il s'agit de cette
conjoncture, de ces circonstances, de cette
époque déterminée par le plan de
Dieu, de ce moment eschatologique où tout
l'accomplissement final des promesses divines va avoir
lieu . Comme son Maître, Paul ne sait pas et ne
fixe pas une date pour cet ultime rendez-vous de Dieu
avec les hommes.
Néanmoins, comme son Maître, il sait que
la durée d'une génération devrait
suffire pour que commence le temps de la
Fin. Il se place donc aussi au plan
chronologique de la durée
réelle du temps humain : Sa conversion, sur le
chemin de Damas, remonte à une vingtaine
d'années. D'après le passage cité
plus haut, on voit que pour lui, écrivant en 57,
il n'est pas exclu que le commencement de la fin du
"présent siècle " ,
l'événement initial de la fin du monde
(c'est-à-dire la ruine du Temple
prophétisée par Jésus, selon
Matthieu 24, etc.), se produise d'ici une vingtaine
d'années. Vingt ans, et même moins, dit-il !
D'où sa hâte à prêcher
l'Évangile le plus vite possible à toutes
les " nations ".
Or, que s'est-il passé historiquement ?
L'insurrection des juifs contre Rome en 66 a
été suivie de la destruction du Temple en
70 ! Paul ne s'était pas trompé, et il
avait rempli sa mission. Mais, en 70, il était
déjà mort, martyr à Rome. Est-il
mort en ayant abandonné la certitude que
normalement (c'est-à-dire aux yeux
du Père) peu de temps devrait
s'écouler entre la Shoah des années 70 -
135 et la Parousie du Seigneur ? Je ne le crois
absolument pas.
BLOC-NOTES : 5 NOVEMBRE.
Il faut bien distinguer "
exégèse " et "
prophétie " et plusieurs biblistes de mes
amis ont raison de me rappeler l'ordre :
- l'un d'eux m'écrit: " l'exégèse
d'un texte n'est ni une justification dogmatique ni un
pamphlet ... Fais une bonne exégèse et,
pour cela, étudie le texte et cherches-y des
indices formels expliquant d'une part la démarche
du texte, d'autre part son éventail
sémantique. Par " formels " je veux dire
objectifs, que chacun (croyant ou non) peut
repérer. " Mon ami a raison. C'est pourquoi les
lignes qui suivent seront du domaine subjectif et
non-scientifique : interprétation personnelle du
sens de l'Histoire, donnée par un croyant
cherchant une " inspiration " que le non-croyant, par
définition, ne peut pas chercher : la
lumière du Saint-Esprit et de ses " dons
prophétiques ".
Cependant, je ne veux pas placer carrément ce
qui suit dans la catégorie des " prophéties
" dites sous l'inspiration dans l'assemblée "
charismatique " des chrétiens (I Corinthiens 12
à 14). Je ne suis pas sûr, en effet, que
ceci corresponde à la pensée du Seigneur.
Ce sont plutôt des " intuitions ", des "
pressentiments ", des " peut-être ! ": s'il y a
là de la vérité prophétique,
l'avenir et les faits le diront. Le diront aussi mes
soeurs et mes frères qui, dans l'Église,
sont gratifiés souvent du charisme de
prophétie. Le dira aussi n'importe quel enfant de
Dieu qui connaît et aime le Seigneur Jésus
et son Avènement: " vous
pouvez tous prophétiser " dit Paul aux
fidèles de Corinthe.
Une première approche de
l'interprétation du Temps actuel m'est
suggérée par André Chouraqui. Il
écrivait récemment ceci :
" Fallait-il être fou
d'espérer (le retour à
Jérusalem ) ? Le miracle se
réalisa néanmoins.
Jeté sur les routes de l'exil au 1
er siècle de notre ère par le
génocide de l'Empire romain, le petit
reste d'Israël retrouva sa terre au
lendemain de la Shoah perpétrée
par le III° Reich.
Paradoxe de l'histoire : un massacre
ouvre l'exil , un autre le clôt.
Dieu facétieux : ce sont les Nations
Unies qui rendent Israël à sa
terre " !
(" Mon Testament " page 42)
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" un massacre ouvre l'exil, un autre le
clôt " ,remarque Chouraqui avec
perspicacité bien inspirée :
- un génocide a ouvert et inauguré
l'exil des juifs au 1 er siècle, un
génocide a, au 20 ème siècle,
déclenché pour les juifs la fin du temps de
l'exil.
Toutefois, au 1 er siècle, par la
volonté de César, il y eut massacre mais
non point extermination. Et au 20 ème
siècle, par la volonté du Fûhrer, il
y eut massacre mais non point extermination !
Après l'assassinat d'un tiers du peuple juif, la
bête immonde n'a pas pu aller plus loin. Et ce
n'est qu'un tiers des fils d'Israël,
disséminés dans les nations, qui a " fait
retour " sur la terre de leurs pères. Dieu voit
plus grand, pour eux et pour le monde. Et sa grâce
continue son oeuvre ... Et c'est la grâce qui va
succéder à la colère, à la
colère contre Sion et à la colère
contre toutes les " nations ".
" Béni soit le Règne qui vient ! "
A mon avis, le sens de l'Histoire de ce 20 ème
siècle qui vient de finir peut être dit de
la façon suivante : Le Seigneur de l'Histoire,
notre Père, s'est souvenu de la première
promesse faite aux patriarches, et
premièrement à Abram, l'araméen
nomade :
" Tu seras le père
d'un peuple innombrable .."
(Israël ) (Genèse 12 et 13)
1 ° Lorsque la diabolique offensive nazie contre
les juifs a commencé, Dieu (ô scandale!) a
laissé faire 'i'ndicible horreur ; et son Fils
Était là, dans les chambres à gaz
!
Mais Dieu a dit : Israël, mon Fils, est mon
bien-aimé. Maintenant se termine ma patience
envers les Gog (les nations) et désormais sonne
l'heure de la proche "rédemption finale " de ce
peuple impossible à exterminer. Et ce sera, du
même coup, le temps de la cessation de ce monde et
de cette Histoire. Depuis 50 ans, ce
temps est là, et la parenthèse
ouverte au 1 er siècle vient de se fermer.
2° En même temps le Seigneur de l'Histoire
se souvenait de sa seconde promesse faite
aux pères :
Je vous donne en
héritage le pays de Canaan, la
terre d'Israël"
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Dés la fin de la guerre de 1939-1945 et
l'écrasement de l'Allemagne nazie, Dieu a
prononcé une deuxième parole : ce pays
d'Israël, donné par ma grâce au peuple
d'Israël, lui est re-donné maintenant. Je
reviens sur ma colère mais je ne reviens pas sur
ma promesse : les juifs pourront maintenant " monter "
à Sion et " faire retour " à
Jérusalem. Et de même qu'autrefois je me
suis servi du païen Cyrus, je me sert aujourd'hui
des chefs païens (non-juifs) de l'O.N.U.. Et
même je redonne Jérusalem en totalité
à ces juifs rassemblés comme un signe que
la Jérusalem d'en-haut est sur le point de "
descendre ", toute prête. Mais je veux que ces
juifs " retournent " à Moi de
tout leur coeur en me reconnaissant dans la personne
crucifiée de Jésus, mon
Messie et leur Messie.
3.° Enfin, il y a 50 ans, le Seigneur de
l'Histoire " s'est souvenu " de la
troisième promesse patriarcale,
la plus importante et la raison d'être des deux
premières:
"...
et ce peuple d'Israël sera la
bénédiction pour toutes les
familles de la terre, pour toute
l'humanité ".
Cette "
bénédiction ", c'est
Jésus le Messie,
"lumière des
nations et gloire d'Israël "
(Luc 2 . 32)
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. C'est aussi le Saint-Esprit
répandu sur " toute chair " depuis la
première Pentecôte. C'est aussi le salut, la
résurrection et la vie éternelle pour
quiconque croit en Jésus. Et c'est le Royaume du
Christ qui est le même que le Règne de Dieu,
sur une terre refaite à neuf. Et c'est le
témoignage de l'évangile porté
jusque aux extrémités de la terre, avec le
rassemblement en Christ de tout le peuple du Royaume (des
vivants et des morts).
Ce qui est survenu à Israël depuis
cinquante ans est le signal divin que le cours sinueux de
l'Histoire humaine arrive maintenant à la "
dernière ligne droite " et à
l'accélération du " sprint " final. Cessons
de penser que l'Histoire de ce monde peut durer
encore 2000 ans ! Ce serait méconnaître la
conjoncture, le " temps " de Dieu, inauguré depuis
ce déchaînement de Satan (" pour un peu de
temps ! ") qui restait enchaîné et tenu en
laisse depuis 19 siècles. Le Diable veut " tuer "
Dieu en " tuant " les juifs. Peut-être lui
reste-t-il encore quelques années pour cela ? Le
Père seul le sait! Mais le temps se fait
très court ...
Car le Père, après s'être
tellement occupé des non-juifs du monde entier (le
jeune fils de la parabole de Luc 15), est en train
maintenant de s'occuper du fils aîné, ces
juifs qui se tiennent dehors .... Le Père est
sorti pour aimer, ramener à lui et sauver " tout
Israël ". Puis, par le " dévoilement " de la
Parousie et par la médiation de " tout Israël
", il va aussi s'occuper avec amour du salut de
tous les autres, vivants ou morts.
(Pendant 19 siècles, en partant de
Jérusalem pour aller jusqu'aux
extrémités du monde, le Christ
ressuscité a " annoncé la lumière
aux nations " (Actes 26 . 23). Il l'a fait par la voix de
ses témoins et dans la force de son Saint-Esprit.
Actuellement, depuis les extrémités du
monde, le même Christ ressuscité revient
à Jérusalem pour y accomplir le grand
Dénouement de l'Histoire humaine. A
Jérusalem, Jésus retrouve les membres de
son " corps messianique ": au sein de cette population
israélienne il y a, comme signes de la
fidélité de Dieu et comme " prémices
" de la grande Moisson, ces nombreux juifs messianiques
et ces quelques païens messianiques qui forment
ensemble le " corps "du Christ en attente et en
État d'alerte vigilante.
Et dans le monde, au 20 ème siècle, il y
a eu une évangélisation et des
réveils (avec des martyrs innombrables !) comme il
n'y en avait jamais eu à cette échelle. Et
dans la " chrétienté " toujours captive de
" Babylone ", Dieu atteste toujours sa présence
fidèle. Mais la grande condition de la Parousie
est sur le point de se réaliser: " il faut
d'abord que cet Évangile soit
prêché à toutes les nations ".
Le jour vient où nous allons passer de la
proximité de la Parousie à
l'imminence de la Parousie. La
proximité est vraie depuis le 1 er siècle
et il devient chaque jour de plus en plus vrai que " le
Royaume de Dieu est proche ". Mais l'imminence n'est pas
encore visible, n'est-ce pas ? Soudain, elle imposera son
évidence à tous les habitants de la terre.
Soudain, la nuit laissera place à l'explosion de
la Lumière et de la Vie.
Ce jour-là , les fidèles de Jésus
n'auront pas à partir et à fuir comme
surent le faire les chrétiens à la veille
de la ruine de Jérusalem, au 1 er siècle.
Ils n'auront qu'à rester sur place et à
relever leur tête .... (Luc 21 . 28).
D'ici là, que faire avant tout, nous les
prédicateurs de l'Évangile et les
innombrables témoins de Jésus ? Avant tout,
et pour que nous nous encouragions les uns les autres, je
dirai : croyons aux prophéties du
Maître. Aimons
l'avènement du Seigneur.
Aimons Jésus lui-même et
aimons le Père.
Faisons-les aimer !
Georges SIGUIER . 14 rue Saint
Jacques 81200 MAZAMET
suite : 190-epilogue.html