ALORS ? C'EST POUR QUAND ?
"C'est pour quand, cette Arrivée
décisive de Jésus dans la gloire du
Père et la puissance divine ?
Beaucoup aimeraient avoir le renseignement pour
profiter à fond du temps qui reste et jouir encore
plus de la vie qui passe, ou pour jouer à se faire
peur, comme les enfants, ou pour se moquer, tout
simplement... Mais ceux qui " aiment
l'Avènement du Seigneur", eux, auront
compris. Ils auront compris, eux, qu'il est impossible de
connaître d'avance "le jour et l'heure" de
l'Arrivée du Fils de l'Homme. Puisque
"seul le Père sait
".
Ils auront donc compris que le seul comportement
fidèle à avoir chaque jour est d'avoir
foi au Père et de lui faire
confiance, en le priant avec amour. Dans le domaine de
nos besoins vitaux et matériels, Jésus nous
enseigne aussi à faire confiance au Père.
Et pour cela il nous dit : "votre
Père sait que vous avez
besoin de tout cela" (Matthieu 6 . 32)De la
même manière et dans le même sens, en
ce qui concerne l'avenir du monde et la
réalisation de la grande promesse de
l'arrivée du règne, Jésus nous
invite à une attitude quotidienne d'humble
confiance à l'égard de notre
Père des cieux. Faisons-lui confiance ! Mais,
là aussi, une confiance active qui
cherche à savoir tout ce que le Seigneur
Jésus nous révèle et nous annonce de
la pensée du Père qu'il connaît. Que
cette confiance pleine d'amour nous mène à
croire aux prophéties et à mieux sonder les
écritures pour mieux "aimer la Parousie de
Jésus " !
CONCLUSIONS OU
LA MORALE DE L'HISTOIRE
Autrefois, les fables et les contes se terminaient en
général par quelques mots pour " tirer la
morale de cette histoire". Faisons de même en peu
de mots, au sujet de cette Histoire avec un grand
"H", cette Histoire qui est celle de l'Avenir
glorieux de notre humanité. Histoire de l'avenir,
en somme ! Connaissance anticipée du Futur,
prophétie vraie. Cette connaissance
prophétique nous a permis de dire : voici quelle
est la "fin du monde" que va réaliser le Dieu
d'Israël, voici l'artisan de cet accomplissement
(Jésus de Nazareth), voici la solution ultime de
la question juive, voici le salut du monde qui en
découle, voici la proximité et l'imminence
de cette "Apocalypse" Éblouissante qui s'approche
vite !
Alléluia ! Louange à Dieu !
Mais y a-t-il une éthique, une morale, une
ligne de conduite qu'on doit tirer de ce
dénouement final de l'histoire humaine ? La
prophétie apocalyptique de l'évangile
entraîne-t-elle et implique-t-elle un comportement
pratique , précis et spécifique ? Oui, mais
cette morale évangélique n'est
évidemment proposée par le Seigneur
qu'à ses disciples, à ceux qui aiment son
retour. Comment la proposerait-il à quelqu'un qui
ignore ou qui méconnaît que "le Royaume de
Dieu est proche" ? Ce n'est pas une "morale laïque "
à l'usage du monde qui ne connaît pas
l'avenir ! D'autant plus que cette
éthique-là est scandaleuse, intenable,
impossible à pratiquer sans la foi et sans l'aide
du Saint Esprit, et créatrice de bien des ennuis
!
Je crois, en effet, qu'on pourrait qualifier cette
morale de "morale d'anticipation".
Parce qu'elle anticipe sur le futur et qu'elle veut
pratiquer dés à présent ce qui n'a
pas de place en ce monde actuel. Elle se porte au-devant
de l'Avenir de Jésus en faisant déjà
personnellement ce qui se fera collectivement et
définitivement dans ce Royaume qui vient
bientôt.
Assurément, elle n'est pas à la
portée de tout le monde, dirai-je ! Mais n'allez
pas m'accuser de prêcher une morale
"élitiste " réservée à
quelques "saints"! Car en vérité, cette loi
du Royaume n'est pas autre chose que la "loi du Christ",
celle que Jésus prêchait aux foules
galiléennes qui se pressaient autour de lui pour
entendre la Bonne Nouvelle.
La morale d'anticipation de la Parousie du
Règne est très exactement ce que le Roi de
ce Règne donne comme ligne de conduite à
ses fidèles. Vous la retrouverez aisément
dans le "sermon sur la montagne" (évangile de
Matthieu à partir du chapitre 5), dans les
paraboles du Royaume (chapitres 24 et 25 de ce même
évangile) et dans l'ensemble du Nouveau Testament.
Les "Béatitudes", elles aussi, et le "Notre
Père "également, prêchent cette
Èhique-là en même temps que
l'Arrivée du Règne.
Par exemple, les pauvres sont proclamés heureux
et les riches malheureux, mais c'est uniquement en
fonction du Royaume, par rapport au Royaume dont la venue
est proclamée par Jésus.
Autre exemple : les jeunes filles insensées de
la parabole ne sont dites "sottes" qu'en fonction de
l'arrivée annoncée de l'époux, car
elles n'ont pas tenue prête la lumière
à prévoir pour l'avenir.
Et ceux qui sont placés à la gauche du
Roi, lors de sa Parousie, sont rejetés parce
qu'ils n'ont pas aimé le Roi en vivant (par
anticipation !) la loi d'amour et de compassion qui
réglera les relations interpersonnelles dans le
Royaume (Matthieu 24 et 25).
L'apôtre Paul, de son côté,
résume cette morale d'anticipation de l'Avenir en
écrivant aux chrétiens de Corinthe :
"
Frères, je vous le dis, il reste
peu de temps. Dés maintenant,
Ceux qui ont une femme doivent vivre comme
s'ils n'en avaient pas. Ceux qui pleurent
doivent vivre comme s'ils ne pleuraient pas.
Ceux qui sont dans la joie doivent vivre
comme s'ils n'étaient pas dans la
joie. Ceux qui achètent doivent vivre
comme si les choses achetées
n'étaient pas à eux. Ceux qui
tirent profit de ce monde comme s'ils n'en
profitaient pas. Car ce monde tel que nous le
voyons est en train de passer."
(I Corinthiens 7 . 29-31)
|
Comprenons bien : Paul n'enseigne pas ici une morale
du détachement ou un ascétisme
stoïcien fondé sur le caractère
éphémère et passager des choses de
la terre. Non, pour lui, "ce monde
est en train de finir" parce que le monde nouveau
du Christ Jésus est en train d'arriver. Pour lui,
"le temps est court" parce
qu'íil vit les "temps de la
Fin" et que la fin de la Fin arrive vite. Il
prêche cette très spéciale et
très originale morale d'anticipation à ses
frères et ses soeurs qui, comme lui, attendent et
hâtent la Parousie de Jésus :
" ...
à vous qui attendez que notre Seigneur
Jésus Christ paraisse. C'est lui qui
vous rendra forts jusqu'au bout. Ainsi
personne ne pourra rien vous reprocher,
le jour où le Seigneur
Jésus Christ
viendra."
(I Corinthiens 1 . 7-9)
|
C'est la venue promise du Sauveur glorifié qui
détermine l'éthique de l'Église.
Quant à la morale chrétienne qui
parcourt tout le livre de l'Apocalypse de Jean, ce n'est
pas seulement un appel à l'endurance dans
l'épreuve de la persécution ou à la
résistance à l'idolätrie des
"païens". Non, c'est d'abord un formidable
encouragement à l'espérance du Retour de
Jésus et une exhortation intransigeante à
pratiquer, coûte que coûte et dés
maintenant, la conduite conforme à la conduite
pratiquée par l'Agneau
immolé ", une morale sans compromis.
Cela nous fait réfléchir à la
morale communément vécue (et
enseignée !) dans les églises de notre
siècle, en continuité avec les
siècles de "chrétienté " et de
tradition "constantinienne". A la place de la "morale
d'anticipation " du Royaume, n'avons nous pas mis et
préconisé et même justifié
bibliquement une "morale de conservation" de ce monde, ou
mieux une "éthique de gestion et
d'amélioration" de ce monde ?
Pour ma part, franchement, j'en suis sûr.
Peut-être me sera-t-il permis de m'exprimer
là-dessus plus longuement et de mieux expliquer
cette compromission séculaire et
invétérée des "fils du jour" avec
les péchés des "enfants des
ténèbres" ? Je l'espère.
Mais pour conclure les réflexions de ce Cahier
N°2 sur les conséquences pratiques de la foi
à l'Avènement du Seigneur, je voudrais
seulement noter les deux domaines éthiques
où s'imposent à nous une révision
déchirante de "notre "évangile et une
réforme radicale de notre "théologie
pratique" et de notre "pastorale".
Le premier domaine (celui du politique, du civisme
chrétien, de la "citoyenneté " et de la
coopération aux Pouvoirs ) est volontiers
placé sous le signe du "rendez à
César ce qui est à César " . Or, en
ce domaine, la loi du Christ et du Règne de Dieu
est non seulement l'amour du prochain mais aussi et
surtout l'amour des ennemis (Matthieu 5 .
38-48). Notre service de "César" n'est-il pas une
trahison de l'évangile du Royaume ? A la place de
nos diverses " théologies politiques" et "
doctrines sociales de l'église", ne devons-nous
pas revenir à la prédication de la Parousie
du Christ et à la morale eschatologique et
prophétique qui lui est indissolublement
liée "? Après tout, en sortant de notre
sommeil eschatologique, nous ne ferions que revenir
à la proclamation du Règne que
prêchaient Jésus et ses apôtres! Mais,
bien sûr, nous serions moins "présentables"
aux yeux des Puissances et nos assemblées seraient
plus difficilement "reconnues" et "officielles "!
Le deuxième domaine (celui de l'Église,
"des églises, de l'unité des
chrétiens, de l'oecuménisme,....) est celui
où la division en " dénominations", la
fragmentation en "confessions", la concurrence entre
groupes et ensembles "ecclésiastiques" sont en
général perçues comme une
fatalité ou une bonne chose ou même une
institution divine et providentielle. Là, c'est le
triomphe séculaire et
invétéré du système
constantinien et des théologies de "
non-anticipation" du Règne. Là, c'est "
l'éthique de conservation ": chaque église
a pour but pratique de persévérer dans son
existence propre, comme tout groupement humain ; et
chaque théologie légitime
l'hérésie commune qui est le
démembrement du "Corps du Christ" en chaque
localité de ce monde. Or, seule la pratique de la
loi du Royaume qui vient peut briser cette
léthargie ecclésiastique et ramener ceux
qui y consentent à pratiquer réellement
déjà ce que la Parousie
apportera en plénitude :
l'unité des enfants de Dieu
dans l'amour fraternel et la pleine
communion en Christ. Mais n'entretenons
aucune illusion : cette pratique anticipatrice et
"révolutionnaire" de l'unité
chrétienne, cette repentance radicale pour revenir
à la volonté du Maître et cette
nouvelle réforme ne peuvent pas avoir lieu,
aujourd'hui, avec l'approbation et la coopération
des dirigeants des églises. Hélas! Ils sont
liés par leur fonction ecclésiastique et
par leur attachement à leur ministère
lui-même. Et, par ailleurs, Jésus aime
bénir leurs efforts ! Tout comme il porte son
Église telle qu'elle est en
assumant, en prenant sur lui le péché de
l'Église !
Que faire donc ?
" La Parole de Dieu n'est pas
liée" proclame la Parole elle-même (2
Timothée 2 . 9). Croyons donc à cette
Parole et prêchons-la. Croyons aux prophètes
et sondons personnellement leurs prophéties pour
les expliquer à nos frères et à nos
soeurs dans nos assemblées.
Revenons aux apocalypses des évangiles et
à l'apocalypse de Jean : enseignons leur message
à nos frères.
Pour communiquer l'évangile à ceux qui
l'ignorent, mettons en avant la bonne nouvelle de la
Parousie et du Royaume qui arrive.
Révisons "notre" évangile, celui que
nous prêchons et celui que nous "donnons à
croire " nos auditeurs.
Relisons ensemble tout ce qui, dans la Bible, concerne
Jérusalem et sa "gloire" promise S'il plaît
à Dieu, pour ma petite contribution, je vais
encore prolonger mes investigations dans un
troisième cahier.
Merci au lecteur pour sa patience! Cette brochure est
offerte gracieusement par son auteur et ne peut
être vendue. Par contre, sans autorisation
préalable, le lecteur peut reproduire tout ou
partie de ce texte à condition de ne pas en faire
commerce et de ne pas omettre d'en indiquer l'auteur.
( Georges SIGUIER . 14 rue Saint Jacques 81200
MAZAMET )
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