CHAPITRE 5
LA PAROUSIE DE JÉSUS ET LE
SALUT DE TOUT ISRAËL
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N.B.: Il est devenu commode pour
ceux qui étudient la Bible de désigner par
le mot "parousie" la réapparition, le retour et
l'arrivée " dans la gloire du Père" du
Messie " Fils de l'Homme" ressuscité et
souverain.
Rappel : je crois de plus en plus que
- C'est la
parousie de Jésus, " au
dernier jour", qui provoquera
et réalisera le retour
en grâce et le salut définitif
du peuple d'Israël au complet.
- Car c'est cette soudaine manifestation (
"apocalypse") de la royauté du " Roi
d'Israël", enfin vu par
tout son peuple, qui sera l'acte de
miséricorde et le grand pardon
final promis par la promesse
prophétique.
- Mettant fin au temps du
jugement et de la colère, c'est cette
grâce ( purement gratuite) qui "
poussera à la repentance
Sion endurcie".
" Car c'est la
bonté de Dieu qui pousse à la
repentance"
( Romains 2. 4 )
- C EST DIEU QUI
RÉALISE LE SALUT en dévoilant son
Fils jusque là caché.
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Voici les trois textes prophétiques qui vont
maintenant venir à l'appui de cette
thèse:
Les deux premiers sont tirés de ce qu'on
appelle les " apocalypses synoptiques" ( dans les trois
premiers évangiles: Marc 13- Matthieu 24- Luc 13
et 17, 21....):
"
Je vous le dis, vous ne me verrez plus
jusqu'à ce que vienne le temps
où vous direz: Béni soit celui
qui vient au nom du Seigneur".
(Luc 13. 35 )
"
Jérusalem sera piétinée
par les païens jusqu'à ce que le
temps des païens soit
accompli".
( Luc 21. 24 )
Le troisième texte nous
ramène à la lettre de St Paul
aux Romains ( 11. 31):
" Cette
même miséricorde qui vous a
déjà sauvés, vous
païens, va maintenant les sauver à
leur tour, eux les juifs."
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1- PREMIÈRE ANNONCE
PROPHÉTIQUE;
Voici d'abord la parole du Seigneur selon
l'évangile de Luc ( 13. 35 ):
"
Je vous le dis: vous
ne me verrez plus jusqu'à ce que
vienne le temps où vous direz:
Béni soit celui qui vient au nom du
Seigneur ( Dieu)!"
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C'est le moment où Jésus
monte résolument à Jérusalem,
sachant qu'il marche à la mort et le
révélant à ses disciples
abasourdis.
Étrange montée vers la "
Pâque": tout à la fois s'intensifient la
révélation de la proximité du
Royaume et l'annonce pathétique de la "
colère" et du jugement contre la Maison du
Seigneur et contre Jérusalem et ses chefs.
Chez Luc, cette annonce du châtiment
et de la ruine est faites par le Messie dans la douleur,
la plainte et les larmes: un peu plus tard, lors de la
rentrée à Jérusalem ( sur un
âne! ), Jésus pleurera sur elle ( 19. 41
à 44 ). Mais déjà, ici, tandis que
le cortège messianique est encore en
Galilée, Jésus déclare en
gémissant:
"
Jérusalem,
Jérusalem, toi qui tues les
prophètes et qui lapides ceux qui te
sont envoyés, que de fois j'ai voulu
rassembler tes enfants comme une poule sa
couvée sous ses ailes ! Et vous ne
l'avez pas voulu ! Et bien! Elle va vous
être laissée à l'abandon
votre Maison ! Et je vous le déclare:
vous ne me verrez plus jusqu'à ce
que vienne le temps où vous direz:
Béni soit, au nom du Seigneur, celui
qui vient! "
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Le temps du châtiment de Sion et
d'Israël commence par ce retrait du Roi loin de la
vue de sa cité. Matthieu et Marc placent ce "
vous ne me verrez plus"
après l'entrée royale à
Jérusalem, lorsque Jésus tourne le dos au
temple condamné et abandonne à
elle-même la cité de Dieu. Mais c'est la
même annonce dramatique: la mise à mort du "
roi des juifs" ouvre devant Israël le temps de
la colère, le temps où Dieu va
livrer son peuple élu aux conséquences
inéluctables de ses actes. La
prophétie apocalyptique du Chapitre 21 permettra
à Luc de préciser cette annonce de la ruine
de la Maison de Dieu. " Il y
aura une grande colère contre ce
peuple". ( Luc 21. 23 )
Et ce temps de la colère durera ( et
il dure encore de nos jours ! ) aussi longtemps que le
Messie " cachera sa face
à la maison d'Israël" et sera
gardé par le Père dans l'invisible du
"ciel", à la "droite" de Dieu.
" Jusqu'à ce que,
déclare Jésus, le temps soit arrivé
où vous direz: Béni soit Celui qui vient au
nom du Seigneur !" ( ou " Béni soit, au nom du
Seigneur, Celui qui vient ! "
Faisons ici une remarque au sujet de la
réalisation de l'événement
annoncé par ce texte. Certains ont voulu voir
l'accomplissement de cette parole prophétique dans
l'épisode qu'on appelle " les Rameaux ", lors de
l'entrée messianique de Jésus à
Jérusalem, quelques jours avant sa mort sur la
croix. Ce jour-là, en effet, les disciples et les
sympathisants de Jésus l'ovationnaient en criant
la louange messianique du psaume 118 :
" Béni soit celui qui
vient, le Roi, au nom du Seigneur ! " (Luc
19 . 37-40).
Ne faisons pas cette erreur
d'interprétation (la note de la T.O.B.
évite nettement cette erreur. Note k pour Luc 13 .
35, p. 245). En effet, en ce jour des " Rameaux ", ce ne
sont ni les pharisiens ni les chefs de Jérusalem
qui se joignent à l'escorte du Messie pour crier "
Béni soit celui qui vient ... !" Mais, à
l'inverse, c'est bien à eux que Jésus
s'adresse lorsqu'il dit : " vous ne me verrez plus
jusqu'à ce que ..." (13 . 31-35). C'est à
ces guides spirituels aveugles, qui entraînent dans
l'aveuglement le peuple d'Israël, que Jésus
annonce (pour plus tard !) la fin de leur aveuglement.
Pour le moment, le cortège du Messie hors-la-loi
n'est composé que d'un petit " reste " de "
pauvres du Seigneur ", la troupe de ces disciples que
Jésus a déjà éclairés,
sauvés et guéris. Et cependant ce sont eux,
ces " petits ", qui sont le noyau et la base de cette "
Jérusalem nouvelle et éternelle " à
laquelle est promis le Royaume de Dieu. Tous les autres
(contemporains du Jésus crucifié ou
contemporains du Jésus de la Parousie), tous
devront attendre, pour être éclairés,
"jusqu'au temps où ils verront "
leur Messie glorifié et où ils pourront
donc le reconnaître et l'accueillir
à leur tour en criant : "
Béni soit, au nom du Seigneur, Celui qui vient,
le Roi d'Israël ! ".
Je m'étonne, ici, de noter chez
quelques commentateurs avisés et croyants, une
certaine hésitation et une certaine incertitude.
Par exemple, l'auteur ce cette note de la T.O.B. dont je
parlais plus haut, ajoute ceci : " Luc
semble admettre la conversion d'Israël
à la fin des temps (cf Rom. 11 . 25-27 et Luc 21 .
24)". La même incertitude apparaît chez le
pasteur Ch. Leplattenier qui, à propos du verset
que nous étudions, dit ceci : " on ne peut
pas dire avec certitude si l'allusion à
l'acclamation messianique : " Béni celui qui vient
au nom du Seigneur " semblable à celle des
disciples au jour des Rameaux (19 . 38), veut ici
annoncer une conversion d'Israël dans son ensemble,
lors de la seconde venue du Christ, ce que Paul
espère (Rom. 11 . 26) ? " (dans "
Lecture de l'évangile de Luc " p. 159).
Non, nos frères ne peuvent pas
garder leurs incertitudes s'ils examinent de plus
près le rapprochement nécessaire entre ces
passages si convergents. En effet Romains 11 . 31
n'exprime nullement un vague " espoir " de Paul mais au
contraire l'annonce prophétique et
catégorique de la " conversion " finale de tous
ces " inconvertis " d'Israël, lors de la seconde
venue du Christ.
Pourquoi donc alors, de son
côté, le rédacteur du
troisième évangile (compagnon de route de
Paul selon le livre des Actes) aurait-il placé sur
les lèvres de Jésus une annonce
prophétique vague, incertaine et
hypothétique quant au futur " retournement " en
faveur de Jésus de ces " pharisiens " pour
l'instant aveuglés ? Le plus simple n'est-il pas
de voir une parfaite unité de vues
prophétiques entre Paul et Luc sur ce point
essentiel : la Parousie du " Roi des juifs "
glorifié viendra changer en louange et adoration
l'opposition actuelle des juifs endurcis contre
l'Évangile de leur Messie Jésus de
Nazareth, et cela par la pure miséricorde du
Père.
Certes, l'avenir d'Israël et de ses
guides spirituels serait réellement plus
qu'incertain si leur liberté de mettre Dieu en
échec devait laisser Dieu impuissant,
indéfiniment. Mais il n'en sera pas ainsi " au
dernier jour". Ce jour-là la miséricorde,
soudain manifestée visiblement par
l'Arrivée du Messie juif, saura vaincre et
dépasser la malheureuse liberté juive de ne
pas croire au Messie. Car ce jour-là, ils croiront
! Puisqu'ils verront ! ! Tout comme
l'apôtre Thomas, huit jours après les autres
apôtres, s'est rendu à l'évidence
puisqu'il voyait vivant son Roi
crucifié ! Sa " conversion " n'a pas
été la condition de " l'apparition " du
Seigneur: au contraire, elle a été l'effet
et la conséquence de cette apparition. De
même pour Saul de Tarse (Actes 22 . 6-10).
Encore un mot pour regarder de près
le texte grec de cette phrase et vérifier s'il
confirme notre " thèse " : en évitant tout
pédantisme, disons simplement que les conjonctions
et les verbes employés par Luc en 13 . 35 obligent
à traduire par le mot à mot suivant :
" je vous le dis : vous ne me
verrez pas jusqu'à ce qu'arrive le moment
où vous direz : béni celui qui vient dans
le nom du Seigneur ! ". C'est cette
traduction que nous trouvons dans la T.O.B. ou la Bible
en français courant, etc...
La chose est plus importante qu'il n'y
paraît. En effet, si Luc avait voulu dire " vous ne
me verrez plus aussi longtemps que vous
vous refuserez à dire à mon sujet :
béni soit celui qui... ", il faudrait alors
comprendre que le Messie ne pourra pas revenir tant que,
au préalable, les juifs ne se seront
pas convertis en masse. Dans cette hypothèse, la
solution divine de la question juive proviendrait de
cette illumination collective des juifs sous l'influence
d'un puissant réveil spirituel ou d'une ultime
effusion du Saint-Esprit, ou d'un nouveau
témoignage de l'Église
pagano-chrétienne montrant enfin à
Israël le vrai visage d'amour et de paix de
Jésus. De très nombreux chrétiens
prient dans ce sens. Mais Luc, dans sa phrase, n'a pas
voulu dire cela : la parole de Jésus qu'il
rapporte annonce d'abord qu'on ne le verra plus; puis,
que le jour viendra où on le verra de nouveau; et
enfin que, ce jour-là, ses adversaires et
détracteurs se mettront à le louer en
saluant sa Messianité. Au fond, la Parole du
Seigneur dit ceci : " vous ne me verrez plus aussi
longtemps que ne sera pas arrivé le moment
où vous acclamerez votre Roi en criant :
Béni soit celui qui arrive au nom du Seigneur Dieu
! ".
Par conséquent, pour Jésus,
la condition pour que sa Parousie le rende
visible et évident " même à ceux qui
l'ont transpercé " (Apoc. 1 . 7) est que
" les temps soient accomplis
", c'est-à-dire que le moment soit arrivé
où le Père, de sa propre
autorité, jugera le moment venu de " redonner "
son fils unique à son peuple, à sa
cité sainte, à la masse des juifs toujours
aussi rebelles et à l'ensemble des humains
toujours aussi impardonnables.
Conclusion : l'illumination
de tous les juifs fermés à leur sauveur (et
non pas leur conversion au " christianisme " ou à
l'Église ! !) ne sera-t-elle pas provoquée,
produite et déclenchée (grâce
à la miséricorde imméritée !)
par la soudaine Arrivée " dans la gloire et dans
la puissance " (avec toute la multitude de ses " saints "
!) de ce Messie crucifié et, depuis son
ensevelissement, resté absolument caché
à Israël et à ses chefs ?
A cette question je pense qu'il faut
répondre " oui " et que telle est, grâce au
Seigneur et à son Christ (Psaume 2), la magnifique
solution finale de la tragique question juive ; solution
inconnue, bien sûr, de tous les " politiques " et
de tous les " spécialistes ", soit chez les juifs,
soit chez les non-juifs.
Suite :076-parousie.html