CHAPITRE 7
MERCI ,
JÉRUSALEM . MERCI A TON ROI
!
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LE PROBLÈME DE
JÉRUSALEM :
" Bien sûr, tu es en dehors du coup
et tu raisonnes en dehors du réel ", va-t-on
m'objecter. On me rappellera que la
réalité, au Proche-Orient actuel, est
l'affrontement de deux forces politiques (à fortes
connotations religieuses d'ailleurs) : l'état
d'Israël d'une part avec ses " droits " sur
Jérusalem et ses besoins de sécurité
et sa légitime défense ; le peuple
palestinien d'autre part avec son " droit " à
l'existence sur cette terre de Palestine et les besoins
vitaux de son état pas encore né. On me
redira aussi que cette zone géographique et
stratégique ultra dangereuse est le lieu de
rencontre et de conflit entre les divers états,
voisins et lointains, et entre les idéologies et
les intérêts qui les opposent. Et on me
réduira au silence en redisant que les solutions
aux problèmes concernant Jérusalem ne
peuvent être trouvées et mises en oeuvre que
par les moyens humains du politique, de
l'économique, du financier, du militaire, de la
négociation et du compromis. Étant bien
entendu que la politique n'est que " l'art du possible "
et qu'il faut se garder, en cette affaire, de toute
interférence irrationnelle de croyances
religieuses ou, pire, d'illusions prophétiques ou
" millénaristes " (ésotériques
!).
C'est vrai, il faut être naïf ou
illuminé pour ne pas se laisser intimider par ces
sourires narquois ! C'est pourtant cet " illuminisme "
qui me paraît être une bonne " illumination "
et c'est cette folie qui continue de s'imposer à
moi comme la " folie " de Jésus lui-même et
de son Dieu, le Dieu des juifs. Je persiste à
penser que c'est la foi aux prophètes
d'Israël et la foi aux prophéties du Christ
Jésus qui permettent de " voir " quelle est et
quelle sera la solution du problème de
Jérusalem. La vraie solution définitive
!
( Politiquement parlant, oui ! Parlant avec
tout le réalisme politique voulu, oui ! Car, comme
l'écrivait Wilhem Vischer : " ceux qui sont
nés de la Parole de Dieu, tel Abraham, sont les
serviteurs de la politique du Royaume de Dieu qui, en
opposition à la politique des royaumes de ce monde
et en opposition à " l'art du possible ", est "
l'art de l'impossible " (" la Loi et les cinq livres de
Moïse ", pages 195-196). Oui, c'est au niveau de la
" géopolitique " menée par Dieu et par son
Messie que se trouve la solution réelle et
historique de la question de Jérusalem. Glorieuse
solution impossible aux hommes mais possible au Dieu
vivant. Puisqu'il s'agit du remplacement de la Sion du "
présent siècle " par la Sion
Éternelle du " siècle à venir ", le
Royaume de la vie éternelle, bien sûr Dieu
seul peut réaliser cela. Et il le fait depuis le
premier avènement de Jésus ; et il va
l'accomplir totalement par l'ultime avènement de
Jésus.
( Cela, ce n'est pas de la " religion "
(judaïsme ou christianisme ou islam), c'est de la
politique (qui n'est pas politicienne !). Mais, pour en
saisir la vérité il faut croire, croire aux
prophéties, croire en Jésus l'ultime et
parfait prophète. Donc voir les choses comme Dieu
les voit. Voir Jérusalem et son destin comme Dieu
les voit.
Essayons de le faire en quelques pages, en
écoutant le témoignage des
Écritures.
Et, sans hésiter à laisser
percer un peu d'émotion et beaucoup
d'enthousiasme, quelques points d'exclamation suivront
à cet effet quelques adverbes introduisant chaque
séquence :
Vive Jérusalem, Oh
Jérusalem , Hélas Jérusalem , Debout
Jérusalem! Merci Jérusalem!
VIVE JÉRUSALEM
!
Jérusalem!
Iérouchalaïm ! Ville Sainte ! Capitale
Éternelle ! On ne peut parler de toi qu'avec
passion, avec enthousiasme, avec
prière.
"
Si je t'oublie, Jérusalem, que ma main
droite m'oublie ! "
s'écriaient les fils d'Israël
déportés à
Babylone,
" Si je
t'oublie, que ma langue se colle à mon
palais ! "
(Psaume 137 .
5)
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Je ne veux parler de Jérusalem qu'avec le
langage de la foi biblique, et du point de vue de la foi.
Non pas du point de vue historique ou politique ou
journalistique ; même pas du point de vue des "
religions monothéistes" elles-mêmes ! Mais
du point de vue des prophètes et des psaumes. Car
le " mystère " d'Israël et le secret divin de
Jérusalem ne peuvent être connus que par
révélation, la révélation
biblique et prophétique, puisque seul le
Saint-Esprit fait voir les choses comme Dieu les
voit.
" Le
Seigneur ", dit le psaume 132,
" a choisi Sion pour y
faire sa résidence. Il a
déclaré ceci : Jérusalem
sera à perpétuité le
lieu où je me reposerai. C'est
là que je désire habiter. C'est
pourquoi je ferai du bien à Sion ..
Là, à Jérusalem ... je
ferai naître un roi puissant, dans la
descendance de David. "
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Alliance de Dieu avec la royauté et avec sa
capitale ! Il faut donc, pour pouvoir crier " Vive
Jérusalem ! , crier d'abord " Vive le Seigneur, le
Dieu d'Israël, le Souverain de l'univers et le Dieu
d'Abraham, d'Isaac et d'Israël, le Père,
notre Père. Alléluia ! " Au centre du monde
et au coeur de la terre d'Israël, voici la capitale
de Dieu au milieu des hommes. C'est pourquoi nous louons
Dieu : " merci, Seigneur, pour Sion, merci pour ton "
sionisme " à toi ! ". C'est ainsi que Jésus
parle de Jérusalem :
" La
terre, disait-il, c'est l'escabeau pour les
pieds du Seigneur, et Jérusalem, c'est
la ville du grand Roi.
" (Matthieu 5 .
36)
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La ville du grand Roi ! Vive Jérusalem
!
Mais il nous faut toujours ajouter : c'est
aussi la ville du Messie, c'est-à-dire du
Roi-Sauveur qui est l'envoyé de Dieu, son " bras
droit ". Dieu n'a pas voulu gouverner et sauver le monde
sans son Christ. Le Père et son Fils unique sont
inséparables, ensemble pour le salut d'Israël
et ensemble pour le salut de l'humanité. C'est
bien ce que dit le psaume 2. En ces temps où les
juifs ont commémoré le troisième
millénaire de Jérusalem, le meilleur psaume
à citer est bien ce psaume 2. Il annonce la
politique mondiale et historique de Dieu, sa "
géopolitique " :
" Les
nations s'agitent, mais à quoi bon ?
Tous les rois de la terre se liguent contre
le Seigneur et contre le Roi qu'il a
consacré ....
Eh
bien ! " s'écrie le Seigneur, "
cela me fait rire ! Car c'est moi, c'est
moi qui ai choisi le Roi et qui l'ai
couronné à Sion, à
Jérusalem, ma sainte montagne "
!
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Tout a commencé il y a trois mille ans, en
effet : l'onction royale sur la tête de ce petit
berger de Bethléem qui se nommait David,
l'alliance divine avec sa dynastie et la promesse
messianique faite par le Seigneur à cette famille
royale, puis la décision royale de faire de "
Iérouchalaïm ", cette bourgade
cananéenne si obscure, la capitale du Royaume de
Dieu...Et cela a continué par la construction du
premier Temple par Salomon, fils de David, et l'alliance
du Seigneur avec ce sanctuaire, sa " maison " pour
toujours... Puis il y eut la longue histoire de l'amour
fidèle de Dieu pour sa cité et pour son
peuple, jours de grâce mais aussi jours de "
colère " ..Jusqu'à notre
génération, jusqu'à cette
actualité qui nia pas fini de replacer
Jérusalem sous les regards fascinés de
toutes les nations.
Vive Jérusalem !
Mais entre-temps a paru en Israël ce
prophète juif nommé Jésus, "
Jésus de Nazareth" Livré par les chefs
d'Israël au gouverneur romain Ponce Pilate, ce
Jésus fut exécuté sur une croix
avec, au-dessus de sa tête, un écriteau
portant le motif de sa condamnation : " Jésus de
Nazareth roi des juifs ". Roi des juifs, roi
d'Israël, c'est-à-dire Messie, Christ,
Sauveur. Mais le psaume 2 disait, et dit encore ceci
:
Parole de Dieu à son
Messie :
" Et
à toi je dis ceci : tu es mon fils !
Aujourd'hui je t'ai engendré, je t'ai
enfanté, je t'ai donné
l'onction royale à Sion, sur ma
montagne sainte ! Demande-le moi, et moi je
te donne en propriété toutes
les nations, je te remets en possession les
confins extrêmes de la terre
"
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Décision irrévocable
du Seigneur Dieu : c'est ce crucifié-là qui
est le Sauveur des juifs et le Sauveur du monde ! Et du
même coup, Sion est consacrée comme capitale
perpétuelle du Royaume de Dieu, de la
résurrection des morts et de la vie
éternelle. Donc, vive Jérusalem! Car son
Roi est ressuscité, bien plus, il est
glorifié et élevé au pouvoir divin.
Sa marche victorieuse vers nous, les païens, a
commencé le lendemain de sa résurrection.
Partie de Jérusalem, cette longue marche a
porté la bonne nouvelle jusqu'aux
extrémités de la terre et a
rassemblé partout le peuple nouveau de la
Jérusalem nouvelle. Vive notre Roi ! Il retourne
à Sion !
Et maintenant, comme dit le psaume 122, le chant des "
montées " à Jérusalem :
" Maintenant,
notre marche prend fin devant tes portes,
ô Jérusalem !
Quel bonheur !
"
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Et l'heure est venue de consoler Sion
désolée. A tous les fils d'Israël et
à Jérusalem, tous si angoissés
aujourd'hui, tous pris dans les filets implacables des
puissances et des idoles du siècle présent,
le moment est venu de crier :
"
Lève-toi, Jérusalem ! Debout!
Sois éclairée car ta
lumière arrive ! C'est la Gloire de
ton Dieu ! N'aie pas peur, sois
consolée ! Voici, ton Roi arrive, ton
Roi vient à toi ! Il est humble mais
victorieux, et son règne n'aura pas de
fin ! "
(Esaïe 60 et
Zacharie 9)
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Alléluia ! Vive le grand Roi !
Vive Jérusalem ! OH ! JÉRUSALEM
!
OH ! JÉRUSALEM
!
Après avoir applaudi en criant "
Vive Jérusalem ! ", nous voulons maintenant nous
attendrir et murmurer avec amour: " Oh ! Jérusalem
!" Après avoir regardé la métropole
de la royauté de Dieu, regardons maintenant "
l'épouse du Seigneur ", l'épouse unique de
Dieu. Il y a, en effet, une alliance d'amour conjugal
entre Jérusalem et Dieu, entre l'épouse et
l'époux. Nous aussi regardons Sion comme le
Seigneur la regarde et la voit : " Oh ! Jérusalem
! ".
Quand on entend parler du " grand Roi " et
de sa capitale éternelle, quand on entend parler
de son Fils le Messie comme du " Roi des rois " et du
"Seigneur des seigneurs ", le danger est de croire que
Dieu est un super-monarque totalitaire et que son Christ
est la super-puissance trônant au-dessus des
puissances politiques, militaires et économiques.
Dans ce cas, Jérusalem aurait pour mission divine
de faire triompher dans le monde sa suprématie
idéologique et religieuse, de la même
manière que l'Islam en rêve toujours ou que
la chrétienté en a rêvé (et
peut-être en rêve encore ! ). Mais, à
la vérité, il n'en est rien,
rassurons-nous! Car l'époux de la Jérusalem
glorifiée et radieuse n'est autre que " l'agneau
de Dieu ", l'agneau égorgé et
immolé, le serviteur humble, non-violent et
souffrant, annoncé par les prophètes. Le
peuple de la Jérusalem nouvelle et victorieuse est
à l'image de son époux qui a refusé
tout pouvoir politique et financier et qui,
désarmé, s'est laissé assassiner, au
service de tous les hommes. Et Dieu est ce Père
tout-puissant, et combien désarmant, qui a
laissé mourir son Fils bien-aimé!
" Oh ! Jérusalem ! Tu es
l'épouse chérie et bénie quand ton
peuple est " l'Israël de Dieu ", le peuple humble et
croyant des " pauvres du Seigneur ", juifs et non-juifs
ensemble. Alors tu es la Femme, la vierge, la
fiancée, l'épouse, la mère
auréolée de la gloire divine, notre
mère Sion. Au chapitre 12 de l'Apocalypse de Jean,
la prophétie nous fait contempler cette femme de
toute beauté, persécutée par le
Diable mais sauvée. Sous les traits de cette
figure féminine c'est Jérusalem que nous
contemplons avec tendresse, " Sion-Israël notre
mère: son passé, son présent et son
avenir, donc notre avenir aussi à nous :
"Un
grand signe apparut dans le ciel. Je voyais
une femme, drapée du soleil
comme d'un vêtement. Je voyais sous ses
pieds la lune et sur sa tête une
couronne de douze étoiles. Cette femme
mit au monde un garçon, un fils qui
doit exercer la royauté sur toutes les
nations. Alors le Dragon rouge (c'est le
Diable, c'est ce Satan qui trompe le monde
entier) essaya de dévorer cet enfant,
mais en vain... Alors il se retourna contre
sa mère ....."
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Contre notre mère, contre la cité sainte
d'où a surgi le Messie ressuscité pour
monter à la droite de Dieu. Depuis bientôt
deux mille ans, faute de pouvoir piétiner le
Christ, les puissances diaboliques qui séduisent
les nations n'ont pas cessé de fouler aux pieds
Jérusalem et de persécuter ses enfants.
Jésus n'avait-il pas annoncé :
"
Jérusalem sera foulée aux pieds
par les nations jusqu'à ce que le
temps des nations soit accompli.
"
(Évangile de Luc
21 . 24)
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Des siècles d'épreuve pour Sion et tous
ses enfants, juifs et non-juifs ; des siècles de
souffrance pour tout le peuple du Messie, jusqu'à
cette " choah", cette extermination
perpétrée en notre génération
par la chrétienté européenne. Oh!
Jérusalem !
Comprenez-vous donc le sens de cette figure
féminine, cette femme symbolique qui
représente l'épouse unique chérie du
Seigneur ? Toute la Bible utilise cette image pour
décrire l'histoire d'amour entre le Seigneur et
son peuple, entre Jésus et tous les citoyens de sa
Jérusalem. C'est une alliance d'amour, une
alliance conjugale, et elle est indissoluble. Dieu
restera perpétuellement fidèle à
cette alliance, coûte que coûte. Même
si l'infidèle Sion trahit et trompe son
époux, même si la cité sainte, comme
dit Esaïe le prophète, est devenue une
"prostituée ". (Chouraqui n'hésite pas
à traduire : " une putain "! ), son époux,
lui, jamais ne divorcera ! Bien mieux, en conduisant sa
bien-aimée au désert de la souffrance, il
fera de nouveau sa conquête. Oh ! Jérusalem
!
Pourquoi maintenant ai-je si peu de temps
pour laisser la parole à tous les prophètes
bibliques ? Ils nous font connaître, de
siècle en siècle, ce que Dieu fait pour son
épouse : Ezéchiel, par exemple, pour la
naissance de Jérusalem :
" A ta
naissance, le jour où tu es
née, on ne t'avait ni soignée
ni langée. En passant, je t'ai
aperçue qui te débattais dans
ton sang. Alors j'ai dit : " Vis ! " , et je
t'ai adoptée ".
(16 . 1-7) Et encore Ezéchiel
:" J'ai conclu avec
toi l'alliance du mariage. Alors tu fus
à moi. Je t'ai parée de bijoux
et tu es devenue extrêmement belle
..."
(16 . 8-22) Mais voilà : "
Tu t'es fiée
à ta beauté et tu t'es
prostituée ...; tu es allée vers
tes amants, les faux dieux des
nattions!
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Et c'est surtout le prophète
Osée qui a merveilleusement traduit le drame de ce
mariage malheureux, cette tragédie conjugale entre
Dieu et Israël. Amour inouï du Dieu
fidèle qui, finalement, transformera la triste
histoire des ruptures en mariage parfaitement
réussi ! Oh ! Jérusalem ! La fin heureuse
de cette histoire, l'apothéose de cet amour
partagé, l'Apocalypse nous les fait contempler
pour un proche avenir. Au prophète Jean, l'ange
dit :
"
Viens ! Je vais te montrer la fiancée,
l'épouse de l'Agneau, l'Agneau de
Dieu. Alors il me montra la cité
sainte, la nouvelle Jérusalem (la
cité mondiale et définitive).
Alors, cette Jérusalem nouvelle, je la
voyais en train de descendre du ciel, de
descendre d'auprès de Dieu sur la
terre, comme une épouse qui s'est
parée pour son
époux."
(chapitre
21)
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Et le témoignage prophétique ajoute,
pour décrire l'accomplissement total du Royaume de
Dieu :
" Maintenant la
résidence de Dieu est au milieu de
l'humanité !
Il
demeurera avec les hommes et ils seront son
peuple. Dieu lui-même sera avec eux et
il sera leur Dieu.
Il essuiera toute
larme de leurs yeux. Il n'y aura plus de
mort, il n'y aura plus ni deuil ni
lamentations ni douleur. La mort n'existera
plus car le monde ancien aura disparu.
"
|
Que nul ne pense : " c'est trop beau pour être
vrai ! Car ce sera plus beau qu'on ne pense. Et c'est
vrai ! Et cela va arriver ! " Oh ! Jérusalem !
"
Georges SIGUIER . 14 rue Saint Jacques
81200 MAZAMET
suite :
140-debout.html