CHAPITRE 5
LA PAROUSIE DE JÉSUS ET LE
SALUT DE TOUT ISRAËL
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2 . DEUXIÈME ANNONCE
PROPHÉTIQUE
Voici maintenant le second texte annoncé plus
haut. A bien le apprendre, il apparaîtra en
harmonie avec le texte qui vient d'être
étudié
"Jérusalem
sera piétinée par les
païens jusqu'à ce que le temps
des païens soit accompli.
"
(Luc 21 .24)
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C'est toujours le même
évangéliste, Luc, qui rapporte le discours
Jésus sur la fin des temps. Et, pour Luc,
l'annonce prophétique est précise : la "
ville sainte ", la " ville du grand Roi ", va être
foulée pieds, prochainement, par les
légions romaines. Et elle continuera *être "
sous la botte " des étrangers (les " nations ",
les " païens ") jusqu'à un terme qui est
précisé par les mots suivants :
" ...
jusqu'à ce que le temps des païens
soit accompli (ou : révolu,
terminé). "
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Ce qui est clair et précis dans cette phrase,
c'est le fait historique Jésus fait prévoir
comme un fait durable, un
événement qui n'aura de ponctuel ou de
passager.
Il s'agit de l'occupation militaire et oppressive de
la cité sainte par " païens ",
c'est-à-dire par les non-juifs, les
étrangers, les gens des nations ", les " goïm
" (et non pas des mécréants rebelles
à la religion [chrétienne !). Les mots
" sera piétinée " ou " foulée aux
pieds " indiquent bien la situation de détresse
créée par l'occupation militaire de
Jérusalem par des puissances
étrangères qui la tiendront " sous leur
botte ". Or, annonce Jésus, cet état de
choses va durer et ne finira pas de "t. Il faudra
patience et endurance pour y faire face sans
désespérer, disait-il aux siens !
En cette année 2001, nous savons à quoi
nous en tenir: la prophétie de Jésus s'est
réalisée " bien mieux " que lui-même
ne l'envisageait ! Dix neuf siècles d'occupation
étrangère ! Autour de l'immense emplacement
du temple incendié par Titus en l'an 70, romains,
grecs, arabes, turcs, anglais et d'autres encore se sont
succédés o tenir en leur pouvoir et sous
leur domination les juifs peu nombreux l'exil ne
dispersait pas aux quatre coins du monde des "
païens ". ce n'était pas seulement de
l'agglomération proprement dite
que Jésus prédisait la longue
servitude. C'était, en même temps, de tout
peule d'Israël solidaire de son temple, de sa
capitale et de ses chefs. I effet, depuis le début
de l'alliance messianique entre le Seigneur IHWH et son
peuple, tout ne faisait qu'un sous le regard
fidèle de Dieu : peuple, le roi " fils de David ",
la Maison de Dieu, Sion et la Tora ( charte de
l'Alliance). Tout était lié ensemble avec
le pacte théocratique d'Adonaï, le Seigneur
et Roi, promettant de partager éternellement,
avec< ces partenaires-là, et la royauté,
et le règne, et le royaume, et le salut, i la Vie
à perpétuité.
C'est dire que la fin du Temple et la ruine de
Jérusalem, quelques années après la
mise à mort de ce " Jésus de Nazareth Roi
des juifs (I.N.R.I.) n'avaient pas été un
simple épisode de l'histoire universelle comme par
exemple la destruction de l'ancienne Babylone ou de Troi
ou de Pompéi... Non, du point de vue de Dieu, la
disparition du Temple de Jérusalem et la
dispersion des juifs au milieu des "nations; constituent
le premier acte de la " fin du monde " et la
première phase d ce " Jugement dernier " où
la " colère " qui châtie doit
précéder 1 " miséricorde " qui
sauvera Israël et le monde entier ... Or ce jugement
" commence par la Maison de Dieu " rappelle
l'épître de Pierre (1 Pierre" 4.17, et,
peut-être, Jérémie 25 . 29 et
31).
C'est ce jugement annoncé par le Seigneur au
terme de ses " discours eschatologiques " que
l'évangéliste Luc répartit en divers
endroits de son livre, tandis que Marc 13 et Matthieu 24
nous l'offrent en une seule et longue prophétie
:
"
Quand vous verrez
Jérusalem encerclée par les
armées, sachez alors que l'heure de sa
dévastation est arrivée ... Ce
seront des jours de punition où doit
s'accomplir tout ce qu'annonçaient les
Écritures ... En ces jours-là
il y aura grande détresse dans le pays
et de la colère contre ce peuple. Ils
tomberont dévorés par
l'épée. Ils seront
emmenés en déportation dans
toutes les nations. Et Jérusalem sera
foulée aux pieds par les
étrangers jusqu'à ce que soient
finis les temps laissés (par Dieu) aux
étrangers "
(Luc 21 .21-24)
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Ce qui est annoncé est précis. Luc,
d'ailleurs, donne de la précision historique
à la prophétie proclamée en l'an 30
par le Seigneur en parlant carrément "
d'encerclement militaire " de la ville (v.20). Ne
voyait-il pas l'accomplissement sous ses yeux (ou
à ses oreilles !) lorsqu'il finissait la
rédaction de son évangile ?
Mais, pour lui, le plus important dans la proclamation
de Jésus n'était pas l'annonce du malheur
sur Israël mais l'annonce du bonheur parfait et du
salut éternel destinés à suivre
cette tragédie juive. Or, quel est ce salut
à venir et quel est ce bonheur pour le monde sinon
la Parousie du Messie ressuscité, le Fils de
l'Homme victorieux ?
C'est cette Arrivée " dans la puissance et dans
la gloire du Père ". cette soudaine "
ré-apparition " du grand Absent, qui est
annoncée par tous les évangiles comme la
merveilleuse " fin du siècle présent "
réalisée par la main divine et non par des
mains humaines. L'aboutissement inouï de toute
l'Annonce faite par Jésus est toujours ce
Dénouement-là :
" Les
puissances du ciel trembleront. Alors on
verra arriver le Fils de l'Homme
entouré d'un nuage, avec toute sa
puissance et toute sa gloire. "
(Luc 21 . 27 trad. français
fondamental)
" Alors on verra
arriver le Fils de l'Homme entouré de
nuages, avec toute sa puissance et toute sa
gloire. Il enverra les anges et il
rassemblera ceux qu'il a choisis, des quatre
coins de la terre, d'un bout du monde
à l'autre ! "
(Marc 13 . 26-27)
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Lorsque le Père sonnera la dernière
heure du temps patiemment "concédé et
laissé à tous les peuples de la terre,
lorsque la dernière trompette sonnera la
dernière seconde des " derniers temps ", ce sera
pour laisser paraître et agir ce Fils de l'Homme
déjà secrètement établi sur
le trône divin depuis son " ascension " :
"
Ce Jésus qui
vous a été enlevé pour
le ciel viendra de la même
manière que vous l'avez vu s'en aller
vers le ciel. "
. (Actes 1.11)
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Normalement cette venue du ciel n'aurait pas
dû trop " tarder " après la montée au
ciel. La seule raison du prolongement et de
l'étirement des temps derniers était le
désir du Père de voir la Bonne Nouvelle du
Règne annoncée et proclamée
jusqu'aux extrémités de la terre
habitée. La " mondialisation " du
témoignage de Jésus était la
condition de la Parousie de Jésus et de son
avènement.
" II faut
d'abord que ... "
répétait Jésus.
(Matth. 24 . 14, Marc 13 . 10, etc...)
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Or, les premiers témoins et les
évangélistes fondateurs étaient
convaincus qu'en une génération (la leur et
celle du Maître) l'Annonce pouvait être
portée jusqu'aux bouts de la terre habitée.
Par exemple, par Paul lui-même, jusqu'au
détroit de Gibraltar (les " Colonnes d'Hercule "),
le " bout du monde " connu à l'ouest. C'est
pourquoi aussi, dans leur belle façon de partager
" l'impatience " de leur Dieu et de leur Maître,
ils estimaient que l'espace d'une "
génération " (sans doute un peu
prolongée s'il fallait) suffirait à la
pleine réalisation du Jugement sur Israël
(Jérusalem) et sur le monde des nations (Babel !
Rome !).
Voilà pourquoi les rédacteurs des
évangiles n'ont nullement passé sous
silence la parole si étonnante de Jésus
:
"
En
vérité je vous le
déclare, cette
génération ne passera pas que
tout cela n'arrive.
" (Marc 13
.30)
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En l'an 75, Luc, par exemple, savait que le
Maître n'avait pas prophétisé
à tort en disant " tout cela ". En
effet, la destruction du Temple avait eu lieu
déjà en 70, comme acte N°
l de la " Fin ", selon la parole de Jésus.
Mais l'acte N° 2, l'acte final de la
fin de l'ordre actuel des choses et du règne des "
Puissances " qui président à la
conservation de cet ordre, ce Jugement final ne semblait
pas à Luc (ou à Marc, ou à Paul)
devoir s'accomplir plus tard que la fin du 1er
siècle (ou le début du 2 eme ?). C'est ce
que Jésus, d'après ses " discours
eschatologiques ", envisageait lui aussi (Matthieu 24 .
34). Mais puisqu'il dit lui-même ne pas savoir " le
jour " et " l'heure " que le Père seul aura
à décider, le moment venu, ne reprochons
pas à Jésus de ne pas avoir prédit
le jour de sa Parousie ! (Marc 13 . 32)
A nous de faire nôtres les
façons divines de " compter " et de qualifier
nos temps !
C'est le temps de la Fin, qui part de
l'incarnation (Noël) et va jusqu'au retour du Christ
" dans la gloire du Père ". Ce sont les " derniers
temps " de ce monde, de ce "
siècle présent ".
Or de même que, pour Jésus, la
fin de la Fin et le dénouement de l'Histoire
étaient à prévoir pour la fin de sa
génération, de même pour Paul le
salut final, l'ultime délivrance de
Jérusalem et du monde, donc l'avènement
glorieux du Christ Jésus, étaient à
attendre pour les décennies de son siècle
à lui (le premier siècle de l'ère
chrétienne). Le Père Refoulé
précise bien cela en écrivant (p. 231 de "
Et ainsi tout Israël sera sauvé ") :
" L'horizon de Paul ne
pouvait donc pas s'étendre
au-delà de sa
génération, de toute
évidence, la fin était proche
pour lui. Quand il écrivait les
chapitres 9 - 11, ses perspectives
étaient encore celles de I Thess. 4 .
15 (" Nous, les vivants qui seront
restés jusqu'à la venue du
Seigneur ... ") et celles du mystère
annoncé en I Cor. 15 . 51 (" Nous ne
mourrons pas tous ") et en Romains 13 . 11-12
(" Aujourd'hui le salut est plus près
de nous qu'au moment où nous avons
cru. La nuit est avancée, le jour est
tout proche."). Pour lui, c'est bien dans le
" maintenant " inauguré par
l'évangile que tout doit se passer et
s'achever. En d'autres termes, le "
maintenant " du verset 31 indique que la
conversion des Israélites endurcis
doit s'opérer dans un très
proche avenir... Paul a compris que cet
endurcissement (ordonné au salut des
païens) ne pouvait, ne devait
qu'être temporaire et n'était
pas le dernier mot de Dieu ! ! "
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Nous voilà donc ramenés
à la question troublante mais d'une très
grande importance :
Pourquoi donc Dieu a-t-il
prolongé ce " maintenant " pendant des
siècles ? Pourquoi donc Dieu a-t-il, sans
arrêt, étiré la durée
réelle de ces " derniers temps " au point que nous
voici au 21eme siècle ? Pourquoi Dieu a-t-il, en
quelque sorte, répété et
recommencé " cette
génération-là " (du 1er
siècle) jusqu'à notre
génération ?
A de telles questions ne faudrait-il pas
des réponses " inspirées " par le
Saint-Esprit, une " parole de connaissance "
prophétique ? Ou bien faut-il blâmer ce
genre d'interrogations en les taxant de curiosité
vaine ou impie ? Pour répondre, il me vient
à l'esprit deux passages du Nouveau Testament.
Le premier se trouve dans la seconde lettre
de Pierre (3 . 4-15), lorsque l'auteur de cette lettre
répond longuement à ceux qui sont
troublés ou scandalisés par le " retard "
de la Parousie du Seigneur : Dieu est
patient.
Le second texte est la parole du Seigneur
que nous trouvons à la fin de sa prophétie
sur la Fin de ce monde (Matthieu
24 . 36) :
" Cependant
personne ne sait quand viendra ce jour ou cette
heure, pas même les anges dans les deux,
ni même le Fils ;
le Père
seul le sait. "
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La clef de cette " énigme " du " retard "
de l'Avènement se trouve à coup sûr
dans ces trois mots : " le Père seul
" et dans cette " patience divine " dont
parle II Pierre 3.
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