Approches chretiennes relation entre la science et la
religion pasteur réformé
Science et
religion ( Gustave Martelet
) L'index Passons maintenant
à l'index, le déploiement de la connaissance
scientifique. La science vient des
profondeurs de la conscience de l'homme qui est un
questionneur de l'univers. Le grand
démarrage date du XVIème siècle et
voici les trois grandes étapes que la science
a découvertes. Il y a
l'étape cosmique de mieux en mieux connue grâce
à l'astrophysique qui est une discipline
récente. Avec l'hypothèse du Big Bang, cette
discipline nous apprend que l'univers n'est pas
du tout fait, il est en train de se faire. Il remonte
à 15 milliards d'années et avec la formation
des corps simples que l'on retrouve dans le tableau de
Mendeleiv, après 10
milliards d'années de "cuisson stellaire" selon
l'expression d'Hubert Reeves, la biosphère va
apparaître sur la terre en se construisant à
partir de carbone. Le Big Bang est une
hypothèse, mais il repose sur des faits
incontestables comme la récession des nébuleuses ou
encore ce rayonnement de 15 milliards d'années. C'est
cette hypothèse fantastique qui
permet de comprendre les conditions de l'apparition de la
vie sur la terre qui est la seconde
grande étape. Ce qui est
extraordinaire dans l'Odyssée de la vie, c'est
qu'elle est apparue juste après la formation du
système solaire qui date de cinq milliards
d'années. Peu après que la terre se soit refroidie, la
vie est apparue, vers 3,6 milliards
d'années. La troisième
grande étape est celle de l'apparition de l'homme.
Elle débute à 6 millions d'années avec
le premier "singe debout", l'Australopithèque, issu
de la longue lignée des primates qui remonte
à 60 millions d'années, et se poursuit avec
l'émergence de l'homme il y a 2,5 millions
d'années. L'homme doit-il
être considéré comme une simple "sous
traitance" de la nature ou est-il un phénomène
qui dépasse la nature ? Peut-être est-il les
deux à la fois. L'homme est apparu en deux phases, et
je reprends ici le vocabulaire de Teilhard de Chardin, la
phase d'hominisation et la
phase d'humanisation. L'hominisation,
c'est l'acquisition de la bipédie, la
libération de la main, de la fonction locomotrice, le
développement du cerveau. L'humanisation, c'est
l'apparition de la dimension culturelle
de l'homme. Au début, il y a l'invention de l'outil
et le développement
du langage articulé vers 2,5 millions
d'années, puis le développement de
la vie sociale, avec
domestication du feu, il y a 400 000 ans, qui a
sûrement été un moteur important. Puis, il
y a les premières sépultures à 100 000
ans, et l'invention de l'art à 30 000 ans. Et ensuite,
se développe la grande culture néolithique
à partir de 9 000, avec ce dialogue entre
l'homme et la terre par la graine que l'on sème et
qui devient épi. Puis c'est l'invention de
l'écriture il y a 6 000 ans, qui va permettre
à l'homme d'approfondir sa réflexion. Et
enfin, il y a la vie de la cité et la vie politique.
Toute cette vision évolutive de l'univers et de
l'homme nous a été
révélée par la science. On peut y
être réticent du point de vue de la
religion. Mais ne peut-on pas plutôt, face à la
splendeur de ce tableau, voir l'action de Dieu qui
a donné à cette réalité la
possibilité d'être elle-même,
d'évoluer dans l'espace et dans le
temps, et d'exposer les potentialités secrètes
qui lui ont été données ? Cette vision superbe
a donc une importance capitale pour la religion. Il faut que
Dieu soit à la hauteur de ce
monde, il ne faut pas le voir comme un petit dieu
chétif, craintif et barbu qui n'a aucune
proportion possible avec l'immensité de l'oeuvre
qu'on lui prête, comme le dit Hubert Reeves.
Si la création est un opéra, il n'est pas
possible que celui qui le conduit ne soit pas de la
taille même de cet opéra. Cette
réalité du monde que nous connaissons
désormais du point de vue scientifique a
une puissance
prodigieuse de créativité. Et tout cela
provient d'une explosion fantastique suivie d'une
décompression énorme d'énergie qui ont
permis aux éléments d'apparaître et
de s'organiser. Bergson
appelait ce phénomène "évolution
créatrice". Pour ma part, je parlerai
plutôt d'évolution créative pour laisser
de côté la question de l'existence de
Dieu. Mais si Dieu doit
apparaître dans cette perspective, alors, c'est un
Dieu sans jalousie pour ce qu'il
créa. Cette vision de l'immensité du monde que
la science nous apporte, conduit à un changement de
mentalité. suite :
040-martelet.html .
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