La fin .......!

 

ORIGINE ET EVOLUTION DE LA VIE

Jean-Jacques JAEGER

Professeur à l'Université de Montpellier

 

 

 

Approches chretiennes

Benoit XVI

Gustave Martelet

relation entre la science et la religion

Hans Kung

 Etude de Georges Siguier

pasteur réformé

fin de ce monde

Georgette Blaquiere


Approches pentecotistes :


Approches Islams 

  Le "BIG BANG" 

 La Fin de l'Univers

 Coran et fin

 .L'ESCHATOLOGIE ISLAMIQUE

  L'Expansion de l'Univers

 La Vitesse de la Lumière 


approches scientifiques

02 - Mesurer l'espace

03 - spectroscopie

04- Remonter le temps

05 - Evolution de l'univers

06 - paleontologie

07- Formation de l'univers

08-  Origine de la vie 

 09-Formation de l'homme

011-revolution de la pensée humaine

 012-Formation de la terre

013- Jaeger, étude

014 Molhen étude.


Le temps

Horloge du temps

Angoisse et peurs

vocabulaire.html

kant.html

Livres 

 

 

 

Notre planète a ceci d'unique qu'elle est recouverte de vie. Cette vie représente une tellemasse, qu'elle a de très importantes interactions avec les pierres d'une part, etl'atmosphère d'autre part.

 La Terre s'est formée en même temps que la Lune, il y a quatre milliards six cent millionsd'années. A cette époque, ces deux planètes étaient similaires et aucune trace de vie n'yexistait. Celle-ci a mis beaucoup de temps pour apparaître sur notre planète. En fait, la viene représente que vingt cinq pour cent de l'histoire de la terre. On peut définir un êtrevivant comme quelque chose qui est capable de se reproduire à son image grâce à uncertain nombre de molécules qui sont les acides désoxyribonucléiques véhiculantl'information génétique. Un être vivant est quelque chose qui se développe, qui consommede l'énergie, et qui pour cela transforme des éléments. Le résultat de cette activité est lacroissance et la production de descendants.

Les êtres vivants sont aujourd'hui représentéspar un grand nombre de formes très différentes. On trouve des formes microscopiques, lesmicrobes, et des formes très complexes comme l'Homme et certaines plantes. Quand on cherche à définir des catégories, on sépare d'abord naturellement les animaux et lesplantes, et c'est là une erreur. On distingue également les microbes d'une part, et tous les autres êtres vivants de l'autre.

 Si on compare les cellules des microbes et celles des autres organismes, appelés Eucaryotes, qui regroupent les protistes, les plantes, les champignons et les animaux, la première différence évidente concerne la taille. Les cellules d'eucaryotes sont beaucoup plus grosses que celles des microbes, de dix à vingt fois plus. Au milieu de la cellule d'eucaryote, il y a un noyau qui renferme les chromosomes. Le microbe n'a pas de noyau et son chromosome est diffus dans sa cellule. La nature chimique des parois qui séparent le milieu intérieur du milieu extérieur diffère totalement entre les deux types d'organismes.

Enfin, dans la cellule eucaryote existent des organites qui sont de véritables usines de transformation de l'énergie. Chez les plantes vertes, les chloroplastes sont le siège de la photosynthèse. C'est là que la cellule fixe l'énergie lumineuse du Soleil pour transformer le gaz carbonique en sucre, libérant ainsi l'oxygène. Ce phénomène sera déterminant dans 1'histoire de la Terre. Un autre type d'organite se retrouve à la fois chez les végétaux et les animaux, ce sont les mitochondries. Elles sont petites comme les chloroplastes et sont le siège de la respiration. C'est là, en effet, que l'oxygène sert à dégrader les sucres pour produire de l'énergie. Cette énergie est stockée puis est libérée au moment où la cellule en a besoin. La respiration produit du gaz carbonique. En ce qui concerne le mode de reproduction, la différence est aussi très nette entre microbes et Eucaryotes. Les microbes se reproduisent par simple division alors que les Eucaryotes sont le siège de phénomènes complexes, la mitose et la meïose, et pratiquent généralement la reproduction sexuée. Les organismes produisent des gamètes. Deux gamètes, en se réunissant, forment un oeuf.

Ceci n'existe jamais chez les microbes qui peuvent tout au plus échanger parfois une partie de leur information génétique. Les Eucaryotes ont besoin d'oxygène pour vivre. Si celui-ci vient à manquer, la division cellulaire se bloque. Avant qu'il y ait eu une certaine quantité d'oxygène à la surface de la Terre, les Eucaryotes ne pouvaient exister. Par contre, la plupart des microbes sont capables de se développer en l'absence d'oxygène. Ils pratiquent un métabolisme dit chimiosynthétique quand ils utilisent la réduction du soufre pour produire de l'énergie. Il y a aussi les fermentations alcooliques et lactiques qui se rencontrent chez les microbes et les champignons. En terme de rendement pour la production d'énergie à partir de sucre, la respiration est huit fois plus performante que la fermentation.

 Grâce à des progrès récents, il est maintenant possible d'étudier l'information génétique contenue dans l'ADN, l'acide désoxyribonucléique, qui forme les chromosomes. On peut alors établir des relations de parenté, on peut savoir qui descend de qui, qui est le cousin de qui. Ainsi, il s'est avéré que la subdivision en deux types pour les organismes primitifs, microbes d'un côté et champignons eucaryotes de l'autre, n'est pas correcte. En fait, ce sont trois groupes qui se distinguent, les champignons, les bactéries et un type particulier de bactéries appelées Archéobactéries. Celles-ci vivent dans des endroits invraisemblables, comme les sources sulfureuses dont la température est de quatre vingt dix degré C°', et les grands fonds océaniques. On considère que ces Archéobactéries sont les témoins des premiers stades de vie, en tout cas, de formes de vie capables de se développer en l'absence d'oxygène.

 On a aussi démontré que les mitochondries et les chloroplastes étaient, à l'origine, des microbes entrés dans les cellules primitives d'Eucaryotes et vivant en symbiose avec elles. Cette association, réalisée il y a plusieurs milliards d'années, a été un grand succès puisqu'en ont découlé tous les champignons, tous les protistes, toutes les plantes et tous les animaux. Ainsi, les scientifiques ont-ils élaboré la théorie symbiotique des Eucaryotes et établi, à partir des êtres vivants actuels, un scénario sur l'histoire, l'évolution de la vie.

Elle a commencé avec des microbes primitifs vivant sans oxygène, puis ceux-ci ont donné des formes plus élaborées, les cellules eucaryotes, qui se sont développées quand elles ont eu assez d'oxygène à leur disposition. La symbiose entre des microbes et des eucaryotes a permis à ces derniers de prendre une grande expansion. Pour confirmer cette théorie et lui donner des repères dans le temps, il faut se référer à la géologie qui nous donne des informations peu nombreuses mais fort utiles. C'est ainsi grâce aux méthodes de la géochimie isotopique qu'ont pu être datés le début de la terre à quatre milliards six cent millions d'années et la trame historique dans laquelle s'inscrit l'apparition de la vie, il y a trois milliards huit cent millions d'années.

 Au début, le volcanisme était important et l'atmosphère était composée de beaucoup de vapeur d'eau, de gaz carbonique et de très peu d'oxygène. Les géologues ont montré que cette quantité d'oxygène avait augmenté notablement, il y a deux milliards d'années. Pour ce faire, ils ont considéré un dioxyde d'uranium, 1'uranilite. Ce composé ne se rencontre que dans les gisements plus vieux que deux milliards d'années. Ce qui explique son absence par la suite, c'est son instabilité en présence d'oxygène qui l'empêche alors de se déposer au fond des océans. C'est il y a également deux milliards d'années qu'apparaissent des roches de couleur rouge, issues de l'oxydation du fer. Et pour oxyder, il faut de l'oxygène! Autre phénomène, entre deux milliards quatre cent millions et un milliard sept cent millions d'années, sur presque toute la planète se forme des minerais de fer rubané. Ces oxydes de fer peuvent former des couches atteignant cinquante centimètres d'épaisseur. Les géologues expliquent ce phénomène simplement. Depuis la formation de la Terre, le fer ferreux a été érodé, enlevé des continents et s'est accumulé dans les océans. Cette forme est soluble dans l'eau. Quand la teneur en oxygène a augmenté dans l'atmosphère, il y a deux milliards d'années, le fer ferreux a été oxydé, transformé en oxyde ferrique insoluble. Cet oxyde a donc précipité, est tombé au fond où il a formé cette couche de rouille.

 A côté de ces données apportées par la géologie, d'autres sont livrées par la chimie. Les chimistes attirent d'abord notre attention sur le fait que sans eau, il n'y a pas de chimie. L'expérience de Müller, réalisée en 1951, a consisté à reconstituer dans un ballon ce qu'on pensait être l'atmosphère primitive. Celle- ci était constituée de méthane, d'ammoniac, d'hydrogène et de vapeur d'eau. Le mélange était ensuite soumis à des étincelles dans un champ électrique assez élevé de soixante mille volts, ceci pour approcher l'action du rayonnement ultra-violet qui devait être important à l'époque de 1'apparition de la vie.

Enfin, le mélange était réfrigéré et alimenté en vapeur d'eau pendant des jours. Le résultat de cette expérience a été d'obtension des molécules organiques qui constituent les protéines, les acides aminés. Ceux- ci étaient dextres ou sénestres, selon 1'orientation de leurs atomes, alors que les acides aminés de nos protéines sont tous sénestres. Cette célèbre expérience a montré que des composés organiques ont pu apparaître à la surface de la terre pour peu que les conditions exposées aient été réunies dans certains endroits. Pourtant cette atmosphère des origines n'est plus vraiment reconnue par les géologues. Ceux-ci estiment qu 'il n'y avait sans doute pas de méthane et qu 'il y avait un peu d'oxygène et de gaz carbonique. L'expérience réalisée avec cette autre composition échoue toujours.

 Les chimistes ont pourtant déployé des trésors d'imagination pour arriver à ce qui pourrait être un premier stade de vie. Ils ont réussi à regrouper des grosses molécules organiques pour former des sphères constituées de membranes. On a vu qu'avec la reproduction et le métabolisme, la membrane est un caractère fondamental de la cellule vivante. La formation de membranes peut s'observer dans une autre situation, celle de l'émulsion obtenue par le brassage d'un mélange d'huile et d'eau. Il se forme alors des globules constitués de molécules hydrophobes dans lesquelles de l'eau peut être enfermée. Là encore, on peut voir en ces éléments un stade primitif de ce qu'allait devenir la membrane cellulaire. Mais on est encore loin des membranes de bactéries et d'Eucaryotes.

 Le problème qui se pose est celui de savoir comment s'est produite la polymérisation qui, avec des molécules organiques simples apparues à la surface de la Terre, a donné des molécules complexes jusqu'à un tel point que certaines, les acides nucléiques, sont capables de conserver et de transmettre l'information génétique nécessaire à l'auto-reproduction de nos cellules. Une seule explication a été proposée récemment, elle est formulée par l'anglais Karl Smith. Dans la nature, le passage de l'état de molécule organique simple à l'état de molécule organique complexe n'a pu se faire sans l'aide d'un tiers-composé à rechercher dans le règne minéral. Il s'y observe en effet des éléments capables de se reproduire identiques à eux-mêmes. Cela se passe dans l'eau grâce à l'action catalytique, c'est-à-dire la stimulation des réactions chimiques, d'ions métalliques comme ceux du cobalt, du cuivre et du fer. Ces éléments sont les cristaux, qui poussent à l'identique, et cela des infinités de fois. Ce phénomène est aisément observable et il existe même des jeux qui consistent en solutions que les enfants font évaporer pour observer la pousse des cristaux.

 Certaines argiles font partie de ces minéraux qui s'organisent en structures reproductibles. Les argiles se rencontrent dans toutes les eaux des océans et des rivières et elles proviennent de l'altération des roches sur les continents. Certaines adoptent une structure en feuillets reliés les uns aux autres par des liaisons chimiques. Ces feuillets ont la propriété de s'auto-dupliquer grâce à des métaux jouant le rôle de catalyseur. Karl Smith a pensé qu'avant les gènes organiques, il existait des gènes minéraux constitués d'argiles. Au début, les molécules organiques étaient associées à ces gènes minéraux qui assuraient la transmission de l'essentiel de 1'information. Peu à peu, et grâce à cette aide du monde minéral, les molécules organiques se sont complexifiées et ont été capables de prendre le relais des gènes minéraux jusqu'à les remplacer complètement et du même coup, les faire disparaître. Cette ancienne association du minéral et de l'organique sera difficile à mettre en évidence car il n'en existe actuellement pas d'analogie. L'idée de Smith est pourtant fantastique et nouvelle, mais il n 'existe pas de laboratoire associant la recherche en chimie organique et la recherche en minéralogie, de ce fait, les investigations sont encore limitées.

 Après celles de la géologie et de la chimie, ce sont les données de l'astronomie qui peuvent nous aider à comprendre l'origine de la vie. Les astronomes ont détecté la présence demolécules organiques très complexes dans l'espace interstellaire. Il serait pratique de penser que la vie sur terre provient de ces molécules car on n'aurait plus à expliquer le phénomène de formation de molécules purement terrestres. Dans certaines météorites a été trouvé un grand nombre de molécules organiques extra-terrestres. Il est facile de penser que ces molécules ont pollué les météorites alors que ces dernières se trouvaient dans l'atmosphère. Pourtant des différences de structures démontrent l'invalidité de cette hypothèse. Les astronomes, étudiant les jeunes étoiles, ont constaté que celles-ci dégagent beaucoup plus d'énergie et de rayonnements ultra-violets qu'on ne le pensait avant. Aussi, il y a quatre milliards six millions d'années, notre Soleil avait un rayonnement plus fort avec beaucoup d'ultra-violets capables de dissocier les molécules d'eau des océans terrestres et de fabriquer de 1 'oxygène. Ce phénomène, la photo-dissociation, avait donc pu produire à l'époque une quantité d'oxygène correspondant à deux pour cent de la teneur actuelle. Le débat qui s'engage est donc le suivant, y avait-il sur la Terre, avant que la vie n'apparaisse, absence totale d'oxygène ou présence de deux pour cent de la teneur actuelle? De toute façon, une si faible quantité ne permettrait pas la division cellulaire des Eucaryotes.

 Intéressons-nous maintenant à la paléontologie, c'est-à-dire aux données que nous livrent les fossiles. D'abord, il faut être conscient de la modestie de leur apport. Les roches formées il y a trois milliards huit cent millions d'années ont subi d'importantes vicissitudes au cours de leur histoire. Elles se sont accumulées au fond des mers puis elles ont été comprimées, plissées, réchauffées, recuites. Les chances de retrouver des fossiles dans les roches très anciennes sont donc faibles. Ces fossiles se détectent par extraction avec de 1'acide ou par détermination de la composition chimique de la roche. En effet, on peut maintenant distinguer le carbone minéral du carbone organique, par exemple en déterminant la proportion de Carbone 13, isotope du Carbone 12. Il est aussi possible d'étudier les molécules organiques fossiles. On en a trouvé dans les roches vieilles de trois milliards d'années. Ce sont de grosses molécules très complexes, identiques à celles des chloroplastes des plantes vertes actuelles. Il existait donc des bactéries photosynthétiques, il y a trois milliards d'années. 

Passons maintenant en revue les fossiles très anciens. Les plus vieux proviennent du gisement d'Ijua, au Groenland, qui date de trois milliards huit cents millions d'années, soit huit cent millions d'années après la formation de la Terre. Il s'agit de formes de vie unicellulaires microscopiques. Elles portent une espèce de tube et sont constituées de sphères à membrane organique, charbonneuse, ornementée. Ces premières formes de vie étaient certainement des microbes qui tiraient leur énergie de réactions chimiques, comme la réduction du soufre par exemple. Pendant deux milliards d'années, des structures simples aux formes variées vont ainsi constituer les seuls êtres vivants de la planète. Ces bactéries vivaient isolées ou étaient regroupées en chaîne. C'est après ces deux milliards d'années de domination bactérienne que va se produire une formidable accélération de l'évolution des êtres vivants, puisqu'en un milliard d'années, on va passer des premières cellules eucaryotes à l'incroyable foisonnement actuel. Les changements affectant les bactéries ont donc été faibles, on peut toutefois noter la présence d'organismes plus structurés, ce sont les Cyanobactéries. Ces microbes photosynthétiques utilisent l'énergie lumineuse grâce à la chlorophylle, pour transformer le gaz carbonique en glucide. Crachats de Lune est le nom que 1'on donne aux masses gélatineuses qui se forment dans les endroits humides. Leur couleur est vert glauque. Ces masses sont en fait des colonies de bactéries vertes. On les appelle aussi Nostrops ou champignons chinois car elles constituent un mets très recherché de la cuisine chinoise.

Ces bactéries photosynthétiques vivent avec de l'oxygène mais sont aussi capables de s'en passer. il en existe une grande variété de forme et les cellules s'associent en chaînes. Aujourd'hui encore, dans certaines parties du monde, elles construisent de grandes croûtes de carbonates, des concrétions calcaires à quelques mètres de fond dans les mers chaudes. Ce dépôt de calcaire est le résultat de l'activité photosynthétique. Quand le gaz carbonique est absorbé, sa teneur sous forme dissoute dans l'eau diminue, ce qui a pour effet de faire précipiter le calcaire. Ces Stromatolithes existent actuellement dans les Mers du Sud, mais elles sont très limitées.

Par contre, entre trois milliards cinq cent millions d'années et un milliard 'années, ces colonies de Cyanobactéries avaient un développement gigantesque partout dans le monde. On connaît de véritables montagnes de calcaire construites pendant cette période. Certaines ont une épaisseur de trois à quatre kilomètres sur des centaines de kilomètres d'étendue. Il en existe au Sahara, en Australie, en Sibérie, au Canada, partout sur les vieux continents. Par leur activité photosynthétique, ces colonies de Cyanabactéries ont fabriqué notre oxygène. Celui-ci a tout d'abord servi à oxyder le fer ferreux et les autres composés réducteurs de la surface de la Terre. Quand ces composés ont été rassasiés, la quantité d'oxygène libre a peu à peu augmenté et c'est il y a deux milliards d'années qu'un seuil a été atteint, le seuil qui a permis l'apparition des cellules eucaryotes.

  Les premiers Eucaryotes, qui se distinguent des bactéries par leur plus grande taille, sont de simples cellules rondes, elles ont un milliard sept cent millions d'années. Par la suite, pour que les Eucaryotes deviennent des organismes pluricellulaires, il a fallu que se mettent en place les règles, les systèmes qui contrôlent les échanges entre les cellules. Les plus anciens connus proviennent du gisement d'Ediacara, en Australie, et ils sont vieux de six cent quarante millions d'années. Ce sont des organismes marins, des méduses proches des formes actuelles, comme les Gorgones, par leur organisation. Il y a aussi des vers primitifs qui ressemblent aux Néreïs connus des pêcheurs, et d'autres formes bizarres. Aucun de ces organismes n'a de squelette. Le fait qu'ils soient tous marins indique que le caractère pluricellulaire est apparu dans les océans. Le gisement d'Ediacara est bien représentatif car ses fossiles se trouvent main-tenant partout dans le monde.

 Une véritable révolution survient vers cinq cent soixante dix ou cinq cent quarante millions d'années, avec l'apparition d'invertébrés marins qui, cette fois, sont pourvus d'un squelette externe. Ces fossiles se trouvent en abondance car les conditions de leur conservation sont beaucoup plus favorables que pour les organismes sans squelette. Les géologues considèrent le début des "temps fossilifères" à cette date de cinq cent soixante dix à cinq cent quarante millions d'années qui n'est pas f ixée exactement. C 'est le début du PhanérozoÏque. On trouve alors des Arthropodes primitifs, les Tribolites, des mollusques à la coquille enroulée en spirale simple, des mollusques filtreurs qui ressemblent à des moules. Bien entendu, ces organismes sont venus s'ajouter aux formes sans squelette qui existaient déjà. La Montagne Noire a livré des fossiles qui forment un ensemble très riche et bien conservé daté du Cambrien, les Tribolites y sont abondants. Un autre gisement exceptionnel a été découvert au Canada, dans les Montagnes Rocheuses, ilest vieux de cinq cent millions d'années et correspond au Cambrien moyen.

Près de cent vingt espèces y ont été distinguées, dont quarante du groupe des Arthropodes, celui des Tribolites et vingt du groupe des vers qui vivent encore actuellement au fond de tous les océans et dont les noms font fuir les étudiants en zoologie! il y a aussi des méduses et des Coelantérés, et beaucoup d'éponges. il ne s'agit encore que d'organismes marins. En fait, tous les organismes marins actuels, à 1'exception des Vertébrés, sont apparus à cette époque, il y a cinq cent soixante dix millions d'années. Le gisement canadien a aussi livré des êtres qui n'ont pas d'équivalents actuels. il y en a douze catégories et aucun zoologue n'en revendique la paternité. Le spécialiste des vers dit que ce ne sont pas des vers, le spécialiste des Arthropodes dit que ce ne sont pas des Arthropodes. En fait, on ne sait pas les définir. L'un d'entre eux porte le nom d'Alexigénia, il donne des hallucinations à ceux qui essaient de le comprendre. C'est un bâtonnet, avec des paires d'appendices dont on pense que ce sont des pattes. On ne sait pas où est le haut et où est le bas. Des tiges se développent à l'opposé des appendices. Il y a des appendices impairs qui se déterminent par une pointe. A une extrémité, un petit tube se recourbe. On ne sait pas où est l'avant et 1'arrière. Finalement, on est incapable de déterminer son plan d'organisation par rapport aux êtres vivants actuels. Ces douze types mystérieux témoignent simplement de la grande diversité qu'a pris le monde vivant quand a eu lieu cette véritable explosion biologique d'il y a cinq cent soixante dix millions d'années dans les mers.

 D'une manière moins prosaïque, les Paléontologues établissent des diagrammes qui montrent l'évolution du nombre de formes de vie en fonction du temps. Vers six cent quarante millions d'années, il y a très peu de formes, qui de plus, ne possèdent pas de squelette externe. Puis il y a cette explosion à cinq cent soixante dix millions d'années avec l'apparition des formes à squelette externe. Pendant cette période de quatre cent quatre vingt dix millions d'années, on passe en fait de zéro à quatre cents familles de ces formes.

La courbe de l'accroissement de la diversité est exponentielle. L'évènement est considérable et il mérite qu'on s'y attarde un peu. Quel est le phénomène responsable de cette explosion de la vie dans les mers? Bien sûr, il y avait d'abord de la place vide à y prendre, mais il faut déterminer le mécanisme de 1'explosion. Il existe deux explications possibles. La première invoque l'invention de la reproduction sexuée. Tous les individus issus de ce mode de reproduction sont différents les uns des autres. Quand les conditions du milieu changent, une partie des individus est apte à survivre. A l'opposé, chez les bactéries, les individus sont tous identiques.

Quand on cultive une bactérie dans une boîte de pétri, on voit grandir une tache, les bactéries se multiplient par clonage. Si on y met de la pénicilline, elles meurent toutes sauf peut-être une sur cent mille, un million ou même dix millions, qui est mutante. Avec la reproduction sexuée, tous les individus d'une espèce sont génétiquement différents, sauf dans le cas des jumeaux vrais. D'abord, il y a mélange d'une partie de l'information génétique du père à une partie de celle de la mère. Ensuite, il y a des recombinaisons entre ces deux stocks, ce qui fait que les enfants sont différents même s'ils ont reçu les mêmes informations génétiques du père et de la mère. Encore une fois, en cas de changements des conditions du milieu, certains individus auront toujours une combinaison de gènes qui répondra favorablement à ce changement. Ainsi, une population d'origine donnera naissance à des populations différentes, adaptées à différents milieux, qui deviendront autant d'espèces. La deuxième explication possible est d'ordre écologique.

Considérons l'introduction d'un brochet dans un étang. On peut penser qu'il va y manger tous les poissons. La réalité est différente, à condition que 1'étang soit suffisamment grand. Le prédateur va réduire la population de l'espèce de poisson la plus abondante. Ce faisant, il va faire de la place aux autres espèces qui pourront se développer. Les écologistes font couramment cette expérience. Un prédateur limite la prolifération de sa proie préférée et libère des niches écologiques pour d'autres espèces, favorisant la diversité biologique. Pour revenir à l'origine de cette diversification, il faut savoir qu'en dehors des plantes, les Eucaryotes tirent leur énergie de la consommation d'autres êtres vivants. Ce sont des consommateurs. Les premiers Eucaryotes mangeaient des algues et des bactéries, c'est-à-dire des producteurs primaires ou alors d'autres Eucaryotes consommateurs. Le système va donc se complexifier pour construire des pyramides écologiques. Au fur et à mesure que des prédateurs s'ajoutent au sommet de la pyramide, sa base s'élargit.

Les pyramides actuelles ont une ampleur considérable, par exemple dans les forêts équatoriales ou les récifs de corail. Pour ces derniers, le sommet de la pyramide est occupé par les grands prédateurs que sont les requins. Voici donc les deux causes vraisemblables que l'on invoque pour expliquer l'explosion de la vie dans les mers. Les Vertébrés n'ont pas encore été cités. Pourtant, ils font une apparition timide à ce moment et se développent sous forme de poissons à partir de quatre cent cinquante millions d'années.

 Après son expansion dans les mers, le monde vivant va s'attaquer au milieu terrestre vers trois cent soixante dix millions d'années avec les Arthropodes et les plantes, les Vertébrés y viendront beaucoup plus tard. Cette conquête implique encore de considérables innovations et un grand bouleversement de la surface de la planète. Si on reprend la courbe de la diversification des formes vivantes qui commence à cinq cent soixante dix millions millions d'années, on arrive finalement à une certaine stabilité avant d'atteindre, à deux cent trente millions d'années, une baisse de la diversité. A quoi ce nouveau phénomène est-il dû? Il s'agit là, d'une véritable extinction en masse puisque cinquante deux pour cent des formes de vie marines ont alors disparu. Après cette première crise, il y a eu une nouvelle augmentation de la diversité, puis des fluctuations jusqu'à la dernière période d'extinction qui correspond à la disparition des Dinosaures. Les paléontologues, à côté desgraphiques prenant en compte le nombre des espèces présentes à différentes périodes, établissent des graphiques à partir des taux d'extinction. Ils ont, par exemple, calculé le nombre des espèces qui disparaissent en considérant des intervalles de temps de six millions d'années. En permanence, des espèces disparaissaient, mais de nouvelles formes venaient alors les remplacer, le phénomène est normal. Pourtant, à cinq reprises, s'observe une rupture de l'équilibre due à une extinction massive. Le taux d'extinction atteint alors de forts pourcentages.

 Nous allons étudier le cas des Dinosaures. Vers soixante dix millions d'années, le Monde avait une géographie très différente de l'actuelle. L'Europe n'était alors qu'un pédoncule de l'Amérique du Nord et on pouvait passer à pied sec de l'Amérique du Sud en Australie par l'Antarctique. Le climat était aussi très différent, il n'y avait pas de calotte glaciaire aux pôles, ceux-ci étaient tempérés et les conditions étaient ailleurs tropicales. L'ère secondaire correspond au règne des Dinosaures et au développement des plantes gymnospermes, les arbres à aiguilles. Alors que les Mammifères jouaient un rôle très modeste, les Dinosaures, très diversifiés, occupaient toutes les niches écologiques. Ils étaient herbivores ou carnivores, de grande ou de petite taille. Pourtant, ils ont tous disparu il y a soixante cinq millions d'années, à l'occasion de la cinquième période d'extinctions en masse.

Ces Reptiles disparus sont bien connus de tous, comme ces grands Diplodocus, ou ces Stégosaures à double rangée de plaques sur le dos. Mais ces formes géantes n'étaient pas seules. Il existait aussi de petites espèces dont une ressemblait à l'Autruche, sans les plumes bien sûr. L'Anchilosaure, quant à lui, portait un très lourd bouclier osseux. Cette espèce était abondante dans le Midi de la France, elle vivait à la fin de l'ère des Dinosaures vers soixante six millions d'années. Il y avait aussi les Dinosaures à bec de canard, avec une calotte sur la tête, et des pattes palmées, et les Tricératops ressemblant à des Rhinocéros et qui représentent les derniers fossiles connus de Dinosaures, autrement dit les derniers représentant d'un groupe qui a dominé les continents pendant cent cinquante millions d'années. Au sommet de la pyramide écologique des Dinosaures, les grands prédateurs avaient des membres antérieurs très petits et une tête disproportionnée par sa grande taile, avec des mâchoires redoutables portant des dents de vingt à trente centimètres de longueur.

Les Dinosaures nous ont laissé leurs os, mais aussi leur oeufs. La Montagne Sainte-Victoire en est 1'un des gisements les plus importants du Monde. Comment explique-t-on leur disparition, il y a soixante cinq millions d'années? On parle d'un brutal refroidissement, un "hiver nucléaire", mais il n'est pas démontré scientifiquement. Ce qui est démontré, c'est la diminution progressive du nombre d'espèces, avec le temps, j'usqu'à arriver à zéro espèce. Les géologues ont fixé leur limite entre l'ère secondaire et l'ère tertiaire à ce niveau. Cette crise s'observe également dans la vie des océans. Dans les falaises de craie du Danemark, dans ces couches déposées au fond des mers, s'immisce un niveau noir qui correspond à la période d'extinction d'un grand nombre de formes marines dont les Ammonites, les Belemnites, les oursins de la craie, les huîtres de la craie, etc ...

Leur disparition coïncide avec celle des Dinosaures. Cet appauvrissement périodique du monde vivant est bénéfique dans un sens, car il permet à de nouveaux groupes taxonomiques de se développer pour relayer les disparus.

 Les Dinosaures ont été remplacés par les Mammifères . Cinq millions d'années après 1'extinction des grands Reptiles, la plupart des groupes de Mammifères existaient sur la Terre, occupant les niches écologiques libérées. Si les Dinosaures n'avaient pas disparu, leurs contemporains, les petits Mammifères primitifs, auraient gardé leur rôle obscur, sans aucune chance de développement. Alors ne serait pas apparu, en Afrique, cinq millions d'années plus tard, il y a soixante millions d'années, un groupe de Mammifères de petite taille, aux individus pesant seulement quelques dizaines de grammes, mais voués à un grand avenir. Ces Mammifères sont nos ancêtres les Primates.

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