Approches chretiennes
Benoit
XVI
Gustave
Martelet
relation entre la science et la
religion
Hans
Kung
Etude
de Georges Siguier
pasteur réformé
fin
de ce monde
Georgette
Blaquiere
Approches
pentecotistes :
Approches Islams
Le
"BIG BANG"
La
Fin de l'Univers
Coran
et fin
.L'ESCHATOLOGIE
ISLAMIQUE
L'Expansion
de l'Univers
La
Vitesse de la
Lumière
approches scientifiques
02
- Mesurer l'espace
03
- spectroscopie
04-
Remonter le temps
05
- Evolution de l'univers
06
- paleontologie
07-
Formation de l'univers
08-
Origine de la vie
09-Formation
de l'homme
011-revolution
de la pensée humaine
012-Formation
de la terre
013-
Jaeger, étude
014
Molhen étude.
Le
temps
Horloge du
temps
Angoisse et
peurs
vocabulaire.html
kant.html
Livres
|
les
jours de la semaine
Lundi du latin
lunae dies, jour de la lune.
mardi du latin
Martis dies jour du dieu latin Mars.
mercredi du latin
Mercurius. jour du dieu latin Mercure.
jeudi du latin
Jovis dies, jour du dieu latin Jupiter.
vendredi du latin
Veneris dies, jour de la deesse latineVenus.
samedi du latin
sabbati dies , origine hebraique Schabbat jour de repos=
des juifs.
dimanche du latin
dies Dominicus jour du Seigneur, de Dieu pour les
chretie= ns.
TEMPS DE L'INDE ET TEMPS
CHRÉTIEN
Le
temps est-il une ligne, lancée vers un avenir et
une espérance, ou bien une roue, sans projet ni
progrès envisageables? Voilà deux
conceptions du temps diamétralement
opposées. La deuxième, d'origine hindoue,
nécessite d'autant plus d'explications qu'elle
nous demeure largement étrange et
étrangère. La première, celle qui
inspire aussi bien la Genèse que l'Apocalypse,
mérite un rappel enthousiaste de la part d'une
intellectuelle chrétienne.
La notion de temps, la
conception même du temps, a suscité une
quantité considérable de réflexions,
de recherches, de spéculations, d'essais de
définition, de la part des penseurs, des
philosophes, des mystiques. Qu'il soit le temps du monde
ou le temps des hommes -durée cosmique ou
individuelle-, qu'il soit le temps des dieux ou le temps
de Dieu -immortalité ou éternité-,
le temps a donné lieu à un nombre
impressionnant de calculs, de mensurations, de
découpages destinés à le cerner,
à l'organiser en calendriers, à le jalonner
de points de repère: années, mois,
semaines, jours, heures, elles-mêmes
émiettées en minutes, en secondes On peut
dire qu'à travers les civilisations et les
peuples, chacun a posé ses propres questions et
proposé ses réponses devant l'alternance
évidente du jour et de la nuit, les phases de la
lune, le mouvement apparent du soleil et des
étoiles, le déroulement des saisons, la
croissance et la maturité des plantes, les
âges de la vie des hommes, de la naissance à
la mort.
Pour la majorité
des sociétés humaines, le bon
déroulement du temps est un ordre essentiel
à la vie, à la survie. Il est l'Ordre par
excellence, le rythme vital qui maintient l'harmonie avec
la nature. Curieusement, il semble que cette notion
élémentaire préoccupe fort peu
l'Occident moderne qui court sans cesse après le
temps, le devance, le court-circuite, prétend en
faire ce qu'il veut. Nos expressions de langage sont
éloquentes: on a ou on n'a pas le temps, on prend
le temps, on perd son temps, autrement dit on en dispose
comme d'une chose possédée. Nous allons
à la recherche du temps perdu, nous créons
un troisième ou un quatrième âge en
même temps que nous prétendons avoir les
mêmes fruits en toutes saisons et atteindre une
immuable jeunesse
UNE CONCEPTION CYCLIQUE
DE L'UNIVERS
Mais
les cultures anciennes et traditionnelles n'ont pas
joué ainsi avec le temps et lui ont donné
un sens profond, lié à leurs
représentations du monde et à leurs
religions.
Dans les textes les plus
archaïques de l'Inde, c'est-à-dire les grands
hymnes poétiques, philosophiques et rituels
appelés les Veda (le Savoir) et datés
d'environ 1500 avant notre ère, le temps est
parfois comparé à la chaîne d'un
métier à tisser sur laquelle la trame des
événements se dessine indéfiniment.
Le temps est «tendu», et cette image
évoque le désir d'immortalité: que
la chaîne ne se rompe pas, que le temps ne
s'arrête pas! La rupture signifierait le chaos, la
fin de l'Ordre.
L'homme des Veda prie
les dieux de maintenir cet Ordre cosmique, d'assurer le
bon déroulement des saisons, source de
prospérité. Toute son angoisse est que ce
mouvement s'interrompe. Aussi célèbre-t-il,
par des rituels de sacrifice, l'alliance contraignante
avec ses dieux dans l'espoir d'obtenir leur bienveillance
et leurs libéralités.
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Le temps de
l'Hindouisme est celui d'un long enchaînement de
maillon d'où l'homme tend à s'évader
pour atteindre la fusion dans la source cosmique.
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On pourrait
considérer que dans cette religion de l'Inde la
plus ancienne, le Védisme, le temps a une
dimension «linéaire» puisque le
désir des hommes tend à
l'immortalité, mais il repose pourtant sur une
conception «cyclique» de l'univers. En effet,
selon cette pensée cosmologique, l'univers est
toujours recommencé, comme les saisons, comme le
jour succédant à la nuit. «Comme les
jours se suivent dans l'ordre, comme les saisons vont
après les saisons fidèlement, compose leurs
existences, Ordonnateur! En sorte que celui
d'après ne quitte pas celui d'avant!»
(Rig-Veda).
Dans un tout
autre hymne, ce n'est pas le dieu de l'Ordre qui est
invoqué mais la déesse Aurore: «Elle
suit le chemin des Aurores passées,
première de celles qui viennent et qui toujours
suivront» Ce qui prévalait dans cette
conception du temps, c'était le lien entre sa
prolongation indéfinie et l'activité
rituelle, comme si le temps dépendait du rite bien
accompli, à la fois chaîne sans fin et
éternel retour...
LA THÉORIE DES
ÂGES DU MONDE
Au
cours du développement de la pensée
indienne ultérieure qui s'exprima dans le
Brahmanisme et l'Hindouisme, la théorie des
âges du monde fit apparaître une notion
particulière du temps cosmique. On trouve
notamment cette théorie dans le
célèbre Livre des Lois de Manu. Elle
affirme que la Création n'a pas eu lieu une fois
pour toutes mais que l'univers passe par des phases
alternées de création et de destruction. Il
n'y a pas, pour l'Hindouisme, une seule origine et une
seule fin du monde. Il y a, indéfiniment, un
processus de création qui peu à peu
décline et se détériore
jusqu'à la catastrophe, explosion,
résorption ou dissolution, pour ensuite
reparaître dans une émergence nouvelle. Le
monde re-vit et re-meurt tout comme les êtres
vivants, dans cette même pensée de l'Inde,
re-naissent et re-meurent à l'image même des
saisons et des phases de la lune La croyance en la
réincarnation, d'origine «animiste», est
indissociable de la croyance aux kalpa du monde,
c'est-à-dire à ses périodes de
destruction et de reconstruction successives. Cet
«éternel retour» a suscité des
spéculations complexes généralement
condensées sous la forme des «quatre
yuga» dont les noms sont empruntés au jeu de
dés. Ces quatre âges d'une phase de
création sont tout d'abord un âge d'or
où règnent le bonheur, la justice, la
longévité, la prospérité.
Puis vient un deuxième âge où les
hommes commencent à travailler, à souffrir,
à se préoccuper d'eux-mêmes. Il n'y a
plus alors que 3/4 d'ordre et la durée de la vie
est écourtée. Lors du troisième
âge apparaissent les maladies et les vices, et
l'ordre est réduit de moitié. Enfin, le
quatrième âge où les Indiens pensent
que nous sommes actuellement, est celui où tout va
mal et se dégrade, précédant la
catastrophe de désagrégation qui marque la
fin d'un kalpa.
L'EXTINCTION EN
LIGNE DE MIRE
Le Bouddhisme n'a en
rien modifié cette conception du temps cosmique.
Mais il a mis l'accent sur l'impermanence des êtres
eux-mêmes. Ces êtres ne sont que des
compositions d'éléments, des
«agrégats» voués à l'usure
et à la destruction, en perpétuel devenir,
une nouvelle gestation succédant à la mort.
La théorie bien connue de la transmigration ou
réincarnation fait que le temps, pour un
être humain, n'est qu'une durée vécue
sous une forme ou sous une autre, une suite de morts et
de naissances également transitoires.
Enchaînement inéluctable entre vie
antérieure et vie future, à son tour vie
antérieure jusqu'à l'aboutissement
indéterminé -au terme de combien de
centaines de vies et de morts?- qui permet enfin de ne
plus renaître et donc de ne plus mourir, parvenu
à l'immuabilité du nirvâna ou
«extinction». «Est d'une très pure
sapience le sage qui, exempt de désir, a mis fin
aux tendances fabricatrices, lui qui a surmonté le
temps dans le passé et dans l'avenir»
(Sutta-Nipata, 372-373).
L'HISTOIRE
PROMISE
Si l'on
aborde maintenant la conception
judéo-chrétienne du temps, la
première évocation qui vient à la
mémoire est évidemment le récit du
temps de la Création tel qu'il nous est
raconté dans les premiers versets de la
Genèse. Ici, rien qui puisse se comparer à
l'éternel recommencement alterné, allant de
créations en destructions, décrit dans les
textes de l'Inde. Le monde de la Genèse est
créé une fois pour toutes par l'unique Dieu
Créateur, dans un acte d'Amour. Certes, cette
création ne s'accomplit pas d'un seul coup comme
par un simple maniement de baguette magique: nous savons
qu'elle est échelonnée dans le temps -les
«jours»- par étapes successives.
«Un jour devant le Seigneur est comme mille ans et
mille ans comme un jour», a écrit
l'apôtre Pierre dans sa seconde lettre (3:8-10). Et
la science d'aujourd'hui est de moins en moins en
contradiction avec la Bible. Comme l'artiste crée
son oeuvre, Dieu procède par degrés, par
phases, et crée le temps cosmique en accord avec
l'espace. Temps essentiellement
«linéaire» et non pas cyclique, car il
met en place l'un après l'autre les
éléments d'une création accomplie
où l'homme poursuivra le destin qui lui aura
été assigné par Dieu. Ainsi dans le
Christianisme, le temps de Dieu n'est autre que
l'«Histoire promise», pour emprunter le beau
titre d'un ouvrage de Catherine Chalier.
D'abord la
lumière, puis le firmament, les eaux, la terre
avec son herbe et ses arbres, le jour et la nuit avec
leurs luminaires, le démarrage des saisons,
l'apparition des espèces, enfin l'homme,
créé à l'image de Dieu
-«mâle et femelle il les créa»-
«Et Dieu vit que cela était bon»
Après l'achèvement de l'oeuvre
créatrice commencent les siècles de
l'homme. L'Histoire se déroule dans toute son
humanité tourmentée et pécheresse,
semée d'avertissements divins, de discours
prophétiques.
L'Ancien Testament est
ponctué de longs déplacements:
départs au désert, exils, exodes, passages,
montées, traversées vers la «terre
promise» qui est aussi le temps promis. Temps
déroulé vers la venue du Messie qui, depuis
son incarnation jusqu'à sa montée au
calvaire, parcourra le temps vers la résurrection
et l'ascension, ultimes étapes du temps accompli.
Le temps chrétien
est le temps de la promesse, le temps de
l'espérance.
DES PERSONNES À PART ENTIÈRE
Au niveau de l'individu,
le temps humain est ici lié à la notion de
«personne». Nous ne sommes pas, comme le
pensent les hindouistes et les bouddhistes, une
«forme» composée
d'éléments impermanents, mais une
créature voulue par Dieu et aimée de lui en
tant que personne unique.
Notre existence n'est
pas insérée dans une succession de morts et
de renaissances. Nous sommes appelés par Dieu
à vivre la durée située entre notre
naissance et notre mort dans l'amour de Dieu et l'amour
des autres, durée parcourue comme un chemin vers
le Royaume, voie ouverte par le Christ lui-même et
définie par lui. Cette existence unique est un
«chantier» où nous sommes invités
à construire notre éternité: chemin
«linéaire» s'il en est! «Et pour
autant qu'il est réservé aux hommes de
mourir une seule fois -après quoi c'est le
jugement- de même le Christ, après
s'être offert une seule fois pour porter les
péchés d'un grand nombre, apparaîtra
une seconde fois sans péché à ceux
qui l'attendent pour leur salut.» Ces mots de
l'épître aux Hébreux (9:27-28)
résument le temps de celui qui est «du
Christ»: en une seule vie, le chemin vers le
salut.
Ainsi le temps de la vie
humaine dans la pensée chrétienne est-il
d'une densité dramatique et forte, tendue vers
l'espérance de la Bonne Nouvelle. C'est le temps
de l'attente, mais d'une attente active,
libérée des contraintes cycliques des
éternels retours, libérée des
influences et des emprises des rythmes de la nature.
L'homme créé à l'image de Dieu fait
route vers l'au-delà où il rejoindra son
Seigneur.
«Quelles
ne doivent pas être la sainteté de votre
conduite et votre
piété
tandis que vous attendez et hâtez la venue du Jour de
Dieu Selon
sa
promesse, nous attendons de nouveaux cieux et une terre
nouvelle»
(II Pierre
3:11-14).
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«Le temps du
Christianisme est celui de l'Alliance...»
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CHAÎNE, ENGRENAGE...
OU PROMESSE
Le temps de
l'Hindouisme est celui d'un long enchaînement de
maillons en maillons d'où l'homme tend à
s'évader pour atteindre la fusion dans la source
cosmique de l'Être.
Le temps du Bouddhisme
est celui d'un engrenage fabriqué par le
désir et les actes, d'où l'homme parvenu au
détachement parfait sera libéré par
l'entrée dans le nirvâna, fin de la douleur,
négation du temps, immuable
sérénité.
Le temps du
Christianisme est celui de l'Alliance et de la Bonne
Nouvelle, chemin parcouru à la suite du Christ
pour arriver enfin à la Rencontre suprême de
celui qui est Amour.
Solange
Thierry
Ancienne directrice
d'études à l'École Pratique des
Hautes Études de la Sorbonne; spécialiste
de la culture orientale et du sanskrit.
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